Amnésie

14 - Sting

J'avais donné l'adresse de Jen à Igneel, il devait arriver avec Lucy vers quatorze heures, ça nous a laissé le temps de préparer nos affaires. Jenny a pris trois semaines de congés, elle reprendra après le nouvel an.

Un énorme 4x4 de luxe familial se gara devant chez nous et Lucy sortit de la voiture avec Igneel. Elle alla derrière le siège passager, là où il y avait Nashi, et lui donna une tétine.

– Bonjour, dis-je en souriant poliment en approchant avec nos valises.

– Bonjour ! Nous salua Igneel en ouvrant le coffre. Oh, vous avez beaucoup d'affaires...

– C'est Jenny, expliquai-je.

– C'est une femme, que veux-tu ! Rit mon père. Lucy, on peut entasser les poussettes ?

– Bien sûr ! Dit la blonde en souriant et en l'aidant pour repartir auprès de sa fille, notre fille, j'avais du mal.

J'aidai mon père à faire en sorte que le coffre soit bien rangé puis m'installai à l'arrière, au milieu, entre Jenny et le bébé qui me regardait joyeusement en mangeant un gâteau, un biberon d'eau pas loin d'elle.

– Si elle a soif, tu pourras lui enlever le bouchon ? Me demanda Lucy en s'installant derrière le volant.

– Oui, acceptai-je.

– En revanche, quand elle a fini, rebouche-le, sinon, tu finiras arrosé.

– Fais-le vite, ajouta mon père, dès qu'elle commence à arroser quelqu'un, elle ne s'en lasse pas et hurle à la mort si on lui rebouche. Alors, pour le bien de nos oreilles, rebouche-le vite.

– Avec plaisir ! Ris-je avec lui.

Je remarquai que Jenny était mal à l'aise alors je posai ma main sur la sienne, sur sa cuisse en croisant le regard de Lucy dans le rétroviseur.

C'était vraiment une situation bizarre... Gênante.

Le trajet se passa tranquillement, Nashi s'était endormie en tenant mon doigt, elle était vraiment mignonne. Je me suis surpris à la regarder dormir. Elle me ressemblait, c'est sûr, mais elle ressemblait aussi à sa mère. Ses traits étaient aussi doux, la forme de son visage, son nez, ses yeux, sa bouche, tout ça venait de sa mère. Les seules choses qu'elle avait de moi étaient la couleurs des cheveux, des yeux et le sourire.

– Nous sommes arrivés, dit Lucy en s'engageant dans l'allée d'un énorme manoir.

– Haru, tu ne m'avais pas dit que ta famille était riche ! Fut surprise Jenny, un octave trop haut.

– Je savais qu'on avait de l'argent mais pas jusqu'à avoir un immense manoir comme maison ! M'étonnai-je aussi.

– Vous devez avoir beaucoup de domestiques pour l'entretenir ! S'enthousiasma ma copine. Une vraie vie de princesse !

– Nous n'en avons que deux, répondit mon père. Deux femmes de ménages qui viennent deux fois par semaine.

– C'est idiot quand on a autant d'argent !

– Nous aimons vivre simplement, normalement, répondit Lucy en s'arrêtant et en sortant de la voiture.

Un petit garçon blond ouvrit violemment la porte de la maison et courut dans les escaliers.

– Maman ! Cria-t-il.

– Sting ! Sourit le blonde.

Je ne l'avais pas vu sourire ainsi, elle semblait des plus heureuses. Il m'aveuglait presque. Mon rêve, que je faisais toujours toutes les nuits, défila devant mes yeux, c'était exactement le même sourire... Bizarre, non ?