20 - Disputes

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Lucy partait ? Avec les enfants ? Mais que s'est-il passé ? Pourquoi mon frère avait dit ça de Jenny ? Je ne comprends rien. Pourquoi tout le monde s'en prend à elle et la critique ? J'ai l'impression qu'elle est un monstre ! Il faut vraiment qu'ils arrêtent de la prendre en grippe comme ça ! À ce que je sache, ce n'était pas Jenny qui s'occupait de Sting, mais Lucy, donc c'était sa faute à elle s'il était blessé !

Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? M'énervai-je en lui agrippant le bras en refermant la porte de la cuisine derrière nous.

Je pars ! Je n'en peux plus ! Mes enfants ne sont pas en sécurité ici !

Oh, mais arrête un peu ! Tu ne trouves pas que tu exagères ?

Que j'exagère !? Décidément, c'est ta parade à tout en ce moment !

Elle se dégagea et ouvrit le congélateur pour en sortir le bac à glaçons et le poser violemment sur le comptoir.

Explique-moi alors ! Parce que je ne comprends rien ! Où est le problème ?!

Le problème c'est Jenny ! Hurla-t-elle, essoufflée et plus rouge que jamais.

Mais foutez-lui la paix ! Ce n'est pas sa faute si Sting est tombé !

Oh que si, c'est sa faute ! Elle l'a poussé dans les escaliers de la cave !

N'importe quoi, m'exaspérai-je. C'est impossible pour toi de concevoir qu'il soit tombé tout seul ?

Oui, ça l'est ! Rétorqua-t-elle. Sting a peur de la cave, il ne s'en approche jamais, il n'y serait jamais allé, même accompagné par moi ou ton père !

La porte était peut-être ouverte et il a trébuché !

Pile en face des escaliers ? Ne me prends pas pour une idiote, Natsu. Arrête de te voiler la face, ta greluche n'est pas aussi gentille qu'il n'y paraît !

Tu es jalouse, c'est tout, elle n'y peut rien, elle, dans toute cette histoire !

Parce que j'y peux quelque chose peut-être !

Oui ! Fis-je, hors de moi. Si tu ne m'avais pas pris la tête ce fameux soir, je ne serais pas parti et je n'aurai pas eu cette pu***n de perte de mémoire !

Elle écarquilla les yeux. Son visage blêmit et une larme coula le long de sa joue. J'y étais allé trop fort. Je savais qu'elle s'en voulait énormément mais ma rage avait pris le dessus.

J'ai compris, souffla-t-elle. Ton père avait beau me dire d'attendre, que tu finirais par te souvenir et que tu me reviendrais, il avait tort. Tu commences à te souvenir, mais tu ne veux pas revenir avec moi, tu m'en veux... Je te facilite la tâche, Natsu, je te demande le divorce. Mais je ne te laisserai pas mes enfants.

Mon cœur loupa un battement. Je ne voulais pas que ça finisse comme ça. Elle commença à amorcer un mouvement pour sortir de la pièce mais je l'en empêchai et la plaquai violemment contre le mur, mon corps contre le sien.

Je ne te laisserai pas partir comme ça, Lucy, grondai-je.

Pourquoi ? Souffla-t-elle, les joues pleines de larmes. Tu as déjà Jenny, non ? Ah moins qu'elle ne te suffise pas... C'est vrai qu'à part m'ordonner de laver ses petites culottes à froid et de laisser traîner sa m***e un peu partout pour me faire passer pour la bonne de service, elle ne sait pas faire grand-chose... Ah si, coucher avec mon mari toute la nuit et hurler en empêchant mes enfants de dormir...

J'étais étonné. Disait-elle vrai ? Alors, elle nous avait entendu ? Je ne pouvais imaginer à quel point elle avait dû souffrir de la situation... C'est pour ça que tout le monde m'en voulait, ce matin-là et que les enfants étaient tant fatigués... Quant au comportement de Jenny face à elle, j'avais beaucoup de mal à croire ce qu'elle m'avait dit... Mais, il était vrai qu'elle râlait beaucoup sur le fait qu'il n'y avait pas de domestiques alors qu'on était riches... et qu'elle ne faisait pas grand-chose, si ce n'est, rien.

Peut-être que j'accordai un peu trop de crédit à cette fille que je ne connaissais que depuis un an, après tout... Alors que Lucy, je la connaissais depuis toujours... Même si je ne m'en souvenais pas entièrement...

Je... Je vais régler cette histoire avec elle, mais ne pars pas...

Si, je dois partir. Toute la semaine j'ai évité les catastrophes et heureusement que ton frère m'y a aidé. Mes enfants ne peuvent même plus être tranquille dans cette maison et j'ai besoin de prendre du recul.

Lucy... la suppliai-je.

Non. Non, Natsu, c'est fini.

Elle baissa la tête et me repoussa. Hors de question de la laisser partir.

Tu restes ici ! M'énervai-je à nouveau en lui rattrapant le bras.

Non !

Tout va bien, Natsu ? Arriva Jenny, un petit sourire triste sur le visage.

Oui. Vas dans notre chambre, Jenny, j'arrive.

Tu sais, Natsu, si elle veut partir, tu devrais la laisser. Elle n'est qu'un de tes anciens bagages. Tu aurais mieux fait de ne pas revenir, de ne pas te souvenir, me dit-elle. Je vais m'occuper de toi.

Pourquoi me disait-elle ça ? Je sais qu'elle n'était pas tendre dans ses propos vis-à-vis de Lucy, elle me conseillait sans arrêt d'arrêter d'essayer de retrouver la mémoire, que je me faisais du mal pour rien, se plaignant de Lucy qui essayait à tout prix de me la faire retrouver, la trouvant égoïste car elle me voulait pour elle toute seule, pleurnichant quand je passai du temps avec les enfants et non elle, etc., etc. mais de là à dire que tout ce que j'ai pu vivre avec Lucy n'était qu'un bagage, tout comme mes enfants, que j'acceptai pleinement maintenant, elle allait un peu loin, non ?

Lucy la regarda dédaigneusement avant de se tourner à nouveau vers moi, encore plus en colère que jamais. C'est limite si je la reconnaissais tellement ses traits étaient déformés par la colère.

Tu vois ? Et maintenant je suis virée de chez moi, c'est ça ? C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité non ? Et tu ne dis rien ? Vas te faire foutre, Dragneel ! Je te déteste !

Lucy ! Grondai-je, hors de moi. Je te préviens, si tu pars, ne t'avise même pas de revenir !

Elle sortit en claquant la porte. J'entendis des cris, des pleurs. Et je me mis à regarder Jenny fixement.

De quoi s'était-elle mêlée ? Je savais qu'elle n'appréciait pas Lucy, en même temps, qui pouvait être meilleure rivale que ma propre femme ?! Mais ce n'était pas une raison qu'elle se mêle de nos affaires !

Mon sang bouillonnait.

Aujourd'hui, ce n'était vraiment pas mon jour.

AmnésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant