Chapitre 23

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P.D.V Camila

Je ne sais plus l'heure qu'il est, je ne sais plus quel jour nous sommes, je sais que je suis arrivée chez mes parents dans la nuit, mes larmes n'ont pas arrêté de couler depuis que je suis partie loin de Lauren. Je sais que c'était mon choix et que je ne devrais pas être triste mais c'est plus fort que moi, je viens quand même de tourner le dos à l'amour, je viens juste de quitter la fille que j'aimais et que j'aime encore.

Mon téléphone émet une petite source de lumière, la seule présente dans la pièce, je me relève comme je peux et regarde qui essaye de me joindre. Je remarque deux messages de mon manager, trois messages de Dinah et de nombreux appels. Aucune nouvelles de Lauren mais je ne m'attendais pas à avoir un signe de sa part, je viens sans doute de lui briser le cœur.

Mon manager m'indique juste qu'il vient de remplacer Dinah, en lisant ses mots, mon cœur se brise un petit peu plus, je m'imagine l'état de ma meilleure amie, elle ne doit rien comprendre mais c'est pour mon bien. Je sais qu'elle est en contact avec Lauren et sa meilleure amie et moi je veux démarrer une autre vie, ailleurs et je veux oublier toute trace du passé.

Je n'ose pas lire les messages de ma meilleure amie, surement par manque de courage, je décide de les effacer les un après et les autres, mes larmes ne coulent plus, comme si j'étais dépourvue de glandes lacrymales.

Je décide quand même d'écouter le seul message vocal présent sur ma messagerie, grosse erreur, j'entends directement les larmes de Dinah, je pose mon téléphone sur ma poitrine et inspire le plus d'air possible, ce qui me parait tellement compliqué, je n'ai plus de souffle, je n'ai sans doute plus l'envie de respirer. Le volume de mon téléphone me permet tout de même d'entendre la voix de Dinah.

«Je ne sais pas ce qu'il te passe par la tête, j'ai retrouvé Lauren en larmes chez elle, je viens d'apprendre que j'étais remplacer. Je ne comprends pas ce qui est en train d'arriver Camila. Je ne sais pas où tu te trouves mais j'ai besoin de toi, elle a besoin de toi, je t'en supplie revient.»

La voix s'arrête subitement, je ne sais pas si je dois m'en réjouir, j'aurais voulu que ce message continue, j'aurais voulu qu'il dure une éternité, au moins je n'aurais pas dû affronter le monde extérieur.

Je vois alors la porte de ma chambre s'ouvrir, laissant apparaitre les photos et affiches de ma chambre d'ado, une vague de nostalgie s'abat sur moi, à cette époque rien n'était difficile, je n'avais pas besoin de m'inquiéter pour mon avenir, les murs de la maison parentale était pour moi comme un bouclier, ça m'a empêché de me rendre compte de la tristesse du monde réel.

«Je viens t'apporter de quoi manger un peu.»

«Je n'ai pas faim maman.» Je lui réponds en lui offrant mon dos.

Je sais que réagir comme ça n'est pas la bonne approche, elle va encore plus s'inquiéter, j'aurais dû faire semblant, faire semblant d'aller bien, faire semblant que rien ne me blesse mais j'en suis incapable.

J'entends qu'elle se déplace dans ma chambre, elle dépose ce qu'elle vient de m'apporter sur le meuble à droite de ma porte, je sens qu'elle se pose sur mon lit. J'aimerais avoir besoin d'elle mais ma douleur est tellement trop intense et horrible que même l'amour d'une mère ne peut l'effacer.

«Je viens d'avoir ton manager au téléphone, il s'inquiète de ton état, selon lui tu serais partie de chez Lauren et tu aurais demandé le remplacement immédiat de Dinah, je sais que ça ne me regarde pas mais je me demande ce qu'il te passe par le tête.»

Je prends ses paroles comme un jugement, je me retourne vers elle, je ne sais pas même si je suis en colère, je ne ressens plus rien, je sais juste que le ton employé par ma mère ne me plait pas.

La photographe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant