Stay with me - Tome 2

Chapitre 7

Je me tiens là, assise sur un canapé de cuir noir, patientant calmement. James est dans la cuisine, il me tourne le dos et ses mains sont appuyées sur les rebords du plan de travail de la cuisine. Il ne m'a pas adressé un mot, pourtant il y a bien des choses que j'aimerais lui dire. Je lui hurle de se retourner mais il ne répond pas. En faite, les mots de sortent pas de ma bouche. Je ferme les yeux et je tente de reprendre mon souffle, lorsque mon regard devient net à nouveau, il n'est plus là.

Ma mère envoie un message à James dans la soirée. Un simple texto pour lui demander de ne pas partir, qu'elle lui en voulait, qu'elle lui en voudrait pour longtemps, mais qu'elle avait pris cette décision beaucoup trop rapidement. Il la remercie mais n'ajoute rien d'autre. Il ne dit pas qu'il va rester, il ne dit pas qu'il va partir. Lorsque je me réveille de mon cauchemar, je ne réussit plus à me rendormir. Je me place aussitôt devant ma fenêtre, mes yeux encore humides. La lumière est éteinte, évidemment - il est quatre heure du matin - mais la voiture de James est encore et toujours là. Je me rallonge, vidant l'air de mes poumons, tentant d'apaiser mes inquiétudes. Ce sont toujours les mêmes depuis que ma mère m'a annoncé une première fois le départ de James. Partira-t-il à nouveau ? M'abandonnera-t-il ? Car même si nous ne sommes pas ensemble, le savoir près de moi est devenu un besoin vital. J'aimerais le détester, et d'une certaine manière c'est bien le cas, mais je l'aime davantage, malgré la colère, malgré la tristesse.

Je récupère mes oreillers et je les jette à mes pieds. Dans cet excès d'inquiétude et de stress, je ne trouve rien d'autre à faire que de m'endormir les yeux rivés vers le jardin. Vers l'appartement. Vers lui... Je me réveille en sursaut, des douleurs dans les cervicales me font ralentir mon élan. Je prend du temps pour me redresser, mais lorsque je le fais, je ne peux m'empêcher de regarder à nouveau l'extérieur. Le soleil commence à se lever et j'ai du mal à ouvrir mes yeux. Il y a un peu de vent, mais la chaleur se fait déjà ressentir. Il me faut quelques minutes pour avoir les idées en place, mais surtout pour réaliser que la voiture de James n'est plus là. En général, pour n'importe qu'elle autre personne, cela ne m'aurait pas plus étonnée que ça. Mais pour James, qui travaille ici, qui n'a pas vraiment d'amis dans le coin - à cette pensée, je me dis à nouveau que si je ne connaissais rien de la vie de James il y a trois mois, aujourd'hui je ne peux pas vraiment savoir ce genre de chose - finalement, James n'a pas de raison logique de ne pas être là si tôt. Je sors de ma chambre en vitesse, je passe par la chambre de ma mère mais comme elle n'est pas là, je descend les escaliers en veillant à ne pas glisser. Je n'ai pas pris la peine d'enfiler des chaussures ni de passer un peignoir. Ma mère relève le visage vers moi, surprise.

- Hanna, est-ce-que tout vas bien ?

- James est parti, sa voiture n'est plus là.

Elle contourne la table sans avoir l'air surprise.

- James a trouvé un travail, il ne travail plus ici et il paie un loyer.

- Depuis quand ? Il est là depuis que je suis arrivée.

Elle relève un sourcil et je roule des yeux.

- Okay, je reconnais que je ne suis pas là depuis longtemps.

- C'est le moins que l'on puisse dire.

Je m'assois en attrapant un croissant encore chaud.

- Il y a beaucoup d'autres choses que j'ignore ? Après ça, tu vas m'avouer qu'il s'est marié ?

- Niveau cachotteries, tu es plutôt mal placée pour parler, tu ne crois pas ?

Je ravale mon sourire, je sais qu'elle fait de l'humour mais elle n'en pense pas moins.