The Shadow of my Son

#6

Le grand jour est arrivé ! Tom emménage dans son appartement dans la capitale française. Il loge dans une résidence universitaire. Ses 15 m² ne lui laisse pas beaucoup d'espace pour ramener des effets personnels mais il s'est quand occupé d'apporter sa guitare électrique : sa passion. Sa mère n'a pas voulu faire le déplacement, elle n'accepte toujours pas la décision de son fils de partir si loin d'elle surtout qu'elle se retrouve toute seule. Tom a donc dû louer un camion pour amener des meubles ainsi que prendre le train direction Paris. 

Après une bonne grosse matinée dans les transports, il a eu la surprise de trouver le camion de déménagement déjà proche de chez lui. L'ayant chargé la veille de son départ, ça parait logique. Donc il est allé chercher ses clés, monté dans le petit espace qui sera la sien pendant quelques années et a observé les lieux pour trouver un moyen de placer ses affaires. Après son rapide repérage, il est descendu aider les déménageurs à monter ses affaires, spécialement son jouet préféré. D'ailleurs il a été bien mécontent de voir qu'elle avait été négligemment poser dans le fond sans aucun soin ni protection mis à part sa pochette, même si celle ci est d'une épaisseur assez conséquente. Ca a été un vrai casse tête pour lui de monter les meubles et de leur trouver une place pour optimiser le maximum d'espace. Son lit une place prenant déjà une bonne partie de la place disponible. 

Le soir venu, il peut enfin se poser sur son lit et se détendre. La majeure partie de ses affaires sont rangées même s'il en reste encore à faire. Cependant il n'a pas le courage ni l'envie de se coucher trop tard, surtout qu'il s'est levé aux aurores et qu'il ne dort plus depuis plusieurs jours à cause du stress du voyage. Les portes du sommeil l'emporte rapidement, la fatigue s'est accumulée depuis des jours.

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La rentrée se rapproche trop rapidement aux yeux de Tom. Il s'est correctement installé mais le fait de se retrouver dans une classe francophone alors qu'il parle pas bien français le terrifie. Il a déjà du se confronter à une expérience nouvelle en compagnie des français : les courses. Et oui le frigo ne va pas se remplir tout seul surtout que maman n'est plus là pour l'assister. 

En attendant de rejoindre les salles de classe, il a fait des recherches sur son frère et le lieu de sa détention. Sa mère l'a aidé au début mais dès que le dreadé a voulu partir dans un autre pays, elle a censé de lui donner des informations concernant son aîné. Mais ça n'a pas coupé le guitariste dans sa détermination. Il a trouvé non seulement le nom de la clinique où se trouve son frère mais aussi son numéro de chambre. Il lui reste quelques jours avant les cours, il va essayer d'aller le voir.

La pression est forte étant donné qu'il ne sait pas comment il va être reçu. D'après les maigres informations qu'il connait, son frère a voulu mettre fin à ses jours à cause de lui. Il serait donc logique que le jeune homme le rejette et qu'il ne veuille pas le voir. Cependant il va tenter sa chance. Il a fait le voyage jusqu'ici en particulier pour rencontrer son unique frère. Il aurait très bien pu rester dans son Allemagne natale, ayant une école de musicologie dans proche de chez lui. 

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Le lendemain, il a prévu de voir son aîné. Ca y est. Il est motivé. Son sac est prêt. Il a pris quelques affaires qu'il a trouvé chez sa mère, sans lui dire bien sur. Si elle savait ça, elle aurait fait une crise vu que se sont les dernières affaires qu'elle possédait de son grand garçon, dont un carnet qu'il n'a pas voulu ouvrir, ne voulant pas s'immiscer dans la vie d'une personne qu'il connait à peine. Il a aussi trouvé un autre objet, très précieux apparemment vu qu'il est enfermé dans une boite en bois sombre, fermée par une clé.

Il s'est habillé le plus sobrement possible pour ne pas l'effrayer. Il porte un shirt blanc avec un nom de groupe dessus, un jean sombre, des baskets blanches et ses cheveux lachés. Il a laissé tombé casquette par respect mais aussi pour alléger son look déjà peu commun et XXL. 

Il prend le bus jusqu'à la clinique et se concentre sur la musique dans ses écouteurs pour faire baisser l'adrénaline. Son rythme cardiaque ne fait que s'accélérer. Plusieurs scénarios tournent dans sa tête. Mais chacun d'eux se transforment vite en cauchemar. Il en a des frissons. Finalement il doute. Est-ce que c'est une bonne idée d'y aller maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il est venu dans ce pays ? Pourquoi est-ce... Il cesse de se poser des questions et laisse ses jambes le guider hors du bus. 

C'est bon. Il est devant. Le grand bâtiment blanc se dresse devant lui et sans qu'il ne s'en rende compte, il est debout dans le hall d'entrée. Il s'avance vers le guichet et demande des renseignements sur l'étage de son frère. Il connaît le numéro de chambre mais il préfère demander confirmation. Secteur psychologique, 4ème étage, porte 483. 

Il prend les escaliers, espérant reporter au plus tard le moment de la rencontre. Il ne sent même pas les étages passer, trop occupé à trouver ce qu'il dira en entrant dans la salle. Boom, Boom, Boom, tel résonne son coeur dans sa poitrine. 

479, 481, 483, il y est. Derrière cette porte se trouve la personne pour laquelle il est venu ici. Il frappe deux coups à la porte et appuie sur la poignée. La cloison s'ouvre dans un silence spectaculaire. Le jeune homme s'avance lentement dans la chambre et regarde autour de lui. Devant la fenêtre, dos à lui, se tient debout un homme brun, grand mais élancé. 

Là, un problème se pose : Comment lui dire bonjour ? En allemand ? En français ?

"Bonjour" 

Le dreadé sursaute. L'homme devant lui vient de le saluer. Oralement bien sur et sans même prendre la peine de se retourner. Le blond pense qu'il ne s'attend pas à avoir une autre visite que les infirmières françaises. 

"Bonjour" a été la seule chose que l'adolescent a pu prononcer. En français bien sur, pour ne pas perturber l'homme devant lui. Celui ci ne semble pas se formaliser de la nouvelle voix avec un fort accent germanique. "Comment allez-vous ?"

Le brun fronce les sourcils et trouve bizarre le fait que quelqu'un le vouvoie en plus du fait qu'il ne semble pas à l'aise en français. Il se retourne lentement et regarde l'intrus dans l'embrasure de la porte.

Tom déglutit en croisant le visage fermé et les yeux glacés devant lui. Il n'aurait peut être pas dû venir finalement...