Chapitre 11 corrigé

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Erik me transporta jusqu'à l'infirmerie en évitant de trop me secouer, sans doute pour ne pas me faire mal. En nous voyant arriver, l'infirmière lui demanda de m'aider à m'asseoir sur le lit, puis elle souleva mon tee-shirt pour voir mon dos. Une fois qu'elle eut levé mon débardeur, elle alla chercher son fameux tube de crème, tout en me conseillant de m'allonger et de me mettre à plat ventre pour commencer à me masser le dos délicatement.

_ Tu as mal depuis quand ? M'interrogea-t-elle en posant la crème froide sur ma peau.

_ Depuis quelques minutes, mais c'est crescendo.

_ Je veux que tu viennes au moins une fois par jour, voire deux, pour que je t'applique la crème. Ça se trouve, tu as une vertèbre fragilisée, peut être cassée ou fissurée que je n'aurais pas vu lors de la radio.

_ D'accord madame.

_ C'est si grave que ça Madame Abran ? Demanda Erik.

_ Non, cinq ou six jours de massages devraient suffire, lui répondit-elle calmement.

A ces mots, il sortit chercher une chaise dans la salle d'attente et vint s'asseoir à côté de moi en me prenant la main.

_ Tu devrais retourner en cours Erik, remarqua l'infirmière.

_ Je ne peux vraiment pas rester cette fois ? Tenta-t-il.

_ Non, retourne en cours, elle a besoin de toi pour lui prendre les leçons et les devoirs.

Il sembla me consulter du regard, en ignorant l'ordre de l'infirmière. Alors je saisis sa main et lui sourit.

_ Vas-y, ça va aller.

_ Ok... à plus tard, souffla-t-il.

Et il me laissa après m'avoir embrassé le front.

_ Il a l'air de beaucoup tenir à toi, me dit l'infirmière une fois que nous fûmes seules.

_ Oui, on dirait.

_ Ce n'est pas réciproque ?

_ C'est... C'est compliqué, bégayais-je.

_ Je vois... Pour ma part, quand je n'arrive pas à me décider, je vois le pour et le contre, si je vais le regretter ou non, si je le souhaite vraiment ou si je peux m'en passer...

_ Vous êtes en train de me donner un conseil ?

_ Non, juste un moyen de te décider, peut-être.

J'ai eu envie de répliquer « ceci s'appelle un conseil » ou « de quoi je me mêle ? » mais je me ravisai, car après quelques minutes où elle me massait le dos, je sombrai dans le sommeil.

Quand je me réveillai, mes sens m'ont joués des tours, mais des tours utiles, puisque je sentais la présence de deux personnes au bout du lit, tournées dans ma direction, en train de murmurer. Je demeurai immobile, je n'ouvris même pas les yeux et essayai de garder une vitesse de respiration lente. Oui, je faisais semblant de dormir. Et je décuplai mes sens le plus possible, jusqu'à ce que je les entende.

_ C'est fou, fit une voix que je reconnus immédiatement: Daniel.

_ Oui, à sa place, quelqu'un d'autre aurait pût se casser la cheville, voir la jambe, aurait été incapable de bouger à cause de son dos, ainsi que des égratignures. D'ailleurs, je l'ai examinée, elle n'en a aucune.

« Je rêve où ils parlent de moi ? » Pensais-je.

_ Vous l'avez testée ? Demanda Daniel.

_ Oui et les résultats sont formels: elle est vraiment spéciale, plus que votre ancêtre peut-être bien.

AliumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant