CHAPITRE 12

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Il serrait ma main de plus en plus fort et m'entraîna vers sa moto. Il faisait encore un peu jour mais la nuit ne tarderait à tomber. J'étais excitée. Mais heureuse. Où m'emmenait-t-il ? J'avais hâte de voir ce qu'il en était. Nous nous préparâmes et partîmes de cet endroit à toute vitesse. A l'inverse de l'aller, j'étais plus sereine. Je me sentais nettement mieux et en sécurité. Les idées ne se bousculèrent pas cette fois-ci dans ma tête. J'étais confiante. Je posais ma tête sur son dos et enroulais mes mains autour de sa taille, de manière à ce que je puisse me tenir convenablement. Je fermais alors les yeux et souris.

***

Nous arrivâmes dans un champ un peu perdu, que je n'avais jamais vu. La nuit était maintenant tombée et mes yeux commencèrent tout juste à s'habituer à l'obscurité. Il y avait deux ou trois vaches complètement en liberté, vu que le reste de barbelés ne servait plus à grand-chose. Il devait être abandonné et les vaches semblaient venir d'un autre champ à côté. Je ne comprenais pas ce que nous faisions ici. Je contemplais tout de même ce vaste terrain qui semblait ne pas vouloir s'arrêter.

Je me tournai alors vers Thibault et l'interrogeai du regard. Il me fit un large sourire, heureux. Je ne savais pas ce qu'il signifiait mais je lui rendis tout de même. Il avait l'air ému. Ému et heureux. Il avança et m'expliqua :

"- Je n'étais pas venu ici depuis la mort de ma mère. J'avais peur que trop de souvenirs me reviennent et que je ne puisse le supporter. Mais c'est tout le contraire. Je suis tellement heureux. Tout ce qu'il s'est passé dans ce petit champ avec elle me revient en tête. Ça me fait tellement de bien. C'est dingue non ?"

J'avais les larmes aux yeux. J'essayais de les cacher pour ne pas qu'il voit que j'étais touchée. Il fit une petite moue et s'avança vers moi, afin de m'enlacer tendrement.

"- Faut pas pleurer ma belle. Tu sais elle me manque beaucoup, évidemment mais je me suis habitué, en quelques sortes. Et puis ma sœur est là.

- Tu as une sœur ?!

- Bien sûr. Une sœur jumelle. Tu ne savais pas ?" Dit-il mi-enjoué, mi-surpris.

Je reniflais bruyamment.

"- Apparement non. Aussi, tu ne me dis jamais rien !

- Oh. Pauvre chérie."

Je le regardais froidement avant de poser ma tête sur son torse et de l'enlacer également.

Ce petit moment intime me fit du bien. Lui, la nuit, les vaches et moi. J'avais tout pour être heureuse.

***

Une fois que nous étions décollés l'un de l'autre, nous nous allongeâmes dans l'herbe. Un moment de silence s'installa, mais ce fût avant que nous cherchions un nom pour les bovins qui nous entouraient.

"- Steak haché.

- Calcium.

- Flash.

- Ça marche pas.

- Et pourquoi donc ?

- Parce qu'une vache, ça ne va pas vite. Donc ce nom n'a aucun rapport avec les vaches. 

- Détrompe-toi. Ça peut être très rapide une vache.

- Peut-être, mais ce qui est sûr, c'est que celles-ci,  elles ont pas l'air d'avoir envie de courir.

- Ce sont des exceptions.

- Evidemment, monsieur je-veux-toujours-avoir-raison.

- Hahaha. Très drôle."

He first loved [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant