Pour la journée dédiée à la violence conjugale, je n'ai pas eu personnellement à endurer ce calvaire. Le nombre de femmes victimes de viols, tentatives de viol et autres agressions sexuelles est estimé à 1 femme sur 3, d'après l'OMS. Parmi les agresseurs, 90 % sont des personnes connues des victimes, et 37 % sont leur conjoint. Seule une victime sur dix dépose plainte.
Je poste ma contribution avec un petit extrait d'un roman futur qui n'a pas encore vu le jour.
J'ai peur de respirer à nouveau... Je vois son ombre se profiler au-dessus de moi. Comme un vautour qui guette sa proie. Ma cage thoracique endolorie se soulève doucement, la douleur omniprésente est effroyable. Recroquevillée, j'ai l'impression de mourir... Encore un coup, une gifle et ça en sera fini pour moi. Je sens... Insidieuse et funeste, la mort me tendre les bras. Peut-être que le visage de mon bourreau disparaîtra enfin... Peut-être est-ce ma seule porte de sortie. Non ! Non ! Je ne veux pas que ma vie se finisse ainsi. Mon esprit s'évade quand il frappe dans mon abdomen, mon corps tremble, mon cœur saigne. Prise de spasmes, ma respiration devient chaotique, mes yeux se ferment sans que je puisse résister. Dans ma tête résonne des cris autour de moi, mais ils paraissent lointains, à des milieux du lieu où je me trouve. Je voudrais crier, me relever et montrer qu'il me reste une once de force en moi, de courage, mais il m'a tout pris, même ma dignité. Je revois mes enfants, leurs naissances, leurs premiers sourires, leurs premiers pas... Brusquement un rideau commence à obscurcir mes pensées. J'ai la sensation de me noyer à travers des eaux troubles et profondes. Je le regarde une dernière fois s'acharner sur moi et me tourne vers la seule issue qui s'offre à moi. Je n'ai plus peur, je n'ai plus mal, je ne pleure plus, mais pour cela... Je ne verrai plus mes enfants grandirent, je ne les tiendrais plus dans mes bras, ne sentirais plus leurs chaleurs dissoudre le froid glacial qui frôlait, flirtait et se répandait dans chaque parcelle de mon corps... Je ne peux pas partir, pas comme ça ! Je veux vivre et me libérer de cette prison créée par ce monstre qui était censé m'aimer et m'apporter la sécurité.
Faustine Mazzola
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Plus Jamais !
PuisiLes auteurs sortent leurs plumes pour poser des mots sur les maux d'un fléau toujours en vague ... Plus jamais ! Sera le thème ... Chaque auteur et non-auteur, ont écrit un texte sur ce fléau qui touche de nombreuses femmes chaque jour ... Sur ce...