Elle l'a eu, le courage

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Chaque année en France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Elles subissent les coups, la torture, la peur, la soumission, et bien d'autres encore. Et, parce que elle, a décidé de mettre un terme à cette souffrance. Parce que elle, a eu le courage de sauver sa vie, et celles de ses enfants, en ôtant celle de son mari violent, la justice a décidé de la condamner à dix ans de prison ferme. Pourquoi ? Parce que son acte n'était pas considéré comme de la légitime défense. Parce que Jacqueline Sauvage continue «à se poser en victime (...) tout en remettant en question l'élément d'intentionnalité», que «sa réflexion demeure pauvre et limitée puisqu'elle peine encore à ce jour à accéder à un réel et authentique sentiment de culpabilité», selon la cour d'appel. Mais, comment avoir de la culpabilité, pour un homme qui maltraite sa femme, la frappe, la viol. Pour un alcoolique qui fait subir de tels traitements à deux de ses filles. A-t-il eu, lui, une quelconque culpabilité pour ces actions monstrueuses ?

Ce jour là, Jacqueline Sauvage a mit fin à 47 années de violences conjugales, 47 années d'horreur, 47 années d'enfer. Ce jour là, elle s'est libérée, et a libéré ses enfants d'un homme violent. Aujourd'hui, elle est condamnée, pour s'être libérée. 

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