Violette. EN PAUSE

Mademoiselle cheveux mal peignés.

Je me dirigeais pour la deuxième fois depuis que je suis arrivée ici, dans le bâtiment où les cours ont lieu.
Mes cheveux que je venait tout juste de peignés, était devenus en bataille.
Ce maudit vent.

D'après les informations de Leona, soeur Luce n'aimait pas les retards.

Je l'étais.

J'arrivais dans ma salle de classe, les cheveux ébouriffés, quelque secondes de retard et mes chaussures salies par la terre.

- Mademoiselle, n'est pas ponctuelle, avait dit soeur Luce d'une voix mielleuse.

- Excusez moi ma sœur, je suis arrivée dans l'établissement il n'y a pas très longtemps.

- Ce n'est rien, ça ira pour cette fois, mademoiselle..

- Mademoiselle cheveux mal peigné ! avait dit une voix moqueuse dans la salle.

- Mademoiselle Ariane, gardez vos moqueries pour vous !

- Bien ma sœur, avait marmonné celle ci.

Sœur Luce, m'avait sauvé.
Pourquoi cette fille avait dit ça, elle ne dois sûrement pas venir d'une bonne famille pour se moquer des gens et faire son intéressante.

- C'est Ariane Courbevoie, depuis que son père gagne plus d'argent avec son travail elle est devenue très manipulatrice et méchante. Elle moque même de ses amies Anne, Charline et Flavie. Une vrai petite peste, avait dit Leona en sortant de la salle.

- Oui, regarde son frère Octave, lui n'a pas pris l'argent à la tête, avait suivit Marthe.

- J'ignorais que cette fille avait un frère.

- Un frère égal même, un jumeau, poursuivit Leona.

- Oh, très bien, j'espère que lui ne se vante pas comme ça et garde pour lui ses manières.

Durant mes heures d'histoire et de latin j'avais pu observer les filles qui partageaient ma classe.
Il y avait cette fille Ariane, qui avait la tête aussi grosse que la lune, ses cheveux étaient très soyeux et disciplinés, mais ce n'est pas une raison pour se moquer de moi.

Les cours de l'après midi ont commencés et je suis arrivée en même temps que Leona et Marthe.

- Alors mademoiselle cheveux mal peignés, comment c'est déroulée ta journée ? avait demandé la voix d'Ariane.

- Miraculeusement bien et vous, très chère ? m'étais je moquée.

- Ne prend pas cet air avec moi, avait elle pesté, tu dois sûrement venir d'une campagne et avoir vécu avec des domestiques pour parler comme ça. Ton père ne t'a donc pas éduquée lorsque tu n'étais pas à l'école.

- Figure toi que mon père n'est plus de ce monde, j'ai grandi chez mon oncle, avait je dit d'une voix très confiante.

- J'en suis navrée, avait elle dit en partant.

Peut être était elle gentille ? Peut être elle aussi à l'absence d'un père sur le dos ? Ou alors elle se donnait des faux airs pour qu'on la remarque et que son père la remarque ?

Je me dirigeais dans ma chambre pour faire mes études et je croisais Flavie et Anne qui discutaient entre elles, je décidais de les ignorer.

- Violette, pouvez vous venir s'il vous plaît ? avait dit une voix féminine et très forte.

- Oui, bien sûre, j'arrive.

- Excusez Ariane pour son comportement en début de classe, m'avait dit cette même voix. Je suis Flavie et elle c'est Anne.

- Enchantée vous deux, puis je aller faire mes études maintenant ? Puis à l'avenir tutoyez moi, je n'aime pas lorsque des camarades font de bonne manière avec moi.

- Pas de soucis, avait Anne.

Lorsque le repas débutait, nous étions à la table, lorsque les garçons arrivèrent. Leona me décrit un garçon, qui était le soi disant frère d'Ariane, il lui ressemblait beaucoup, il semblait plutôt effacé parmi les autres garçons.

Il avait les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux noisettes mais ses mâchoires restaient plus serrés.
Son visage reflétait comme du vide.

J'observais les garçons entrer dans la salle au fur et à mesure qu'ils entraient. Ils étaient tous d'une élégance. Tous digne de bonne famille.

Sans y penser, je fixais mon regard sur le visage d'Octave, puis sur celui d'Ariane, ils étaient tellement semblables, mais l'une préférait qu'on l'efface et l'autre qu'on la regarde.

Tous deux d'une beauté, c'est vrai.

- Le garçon au cheveux blonds que tu vois à côté d'Octave c'est Gauthier Bertrand, fils de la comédienne Séraphine Bertrand, avait dit Marthe.

- Séraphine Bertrand ? demandais je.

- Une comédienne de théâtre, très connue à Paris.

- Je ne savais pas.

Le repas était fini, nous devions retourner au dortoir et terminer nos études ou dormir. L'idée de dormir ne m'intéressais pas.

Avec du papier, sur mon bureau, un crayon. J'écrivais.

Mon cher Serge,

j'espère que tu te portes bien, toi ainsi que Marianne et mes anciens professeurs. Je t'écris car le sommeil ne me vient pas.
Dans mon lycée, j'ai fait connaissance de deux camarades, Leona et Marthe qui sont très amicales et joviales. Ensuite j'ai fait la connaissance d'une fille du nom d'Ariane Courbevoie, elle est d'une grande beauté, mais son cœur ne l'est malheureusement pas. Elle m'a surnommé " mademoiselle cheveux mal peigné ", il est vrai que ses cheveux sont disciplinés et soyeux contrairement aux miens, mais cela n'est pas une raison pour me donner un surnom aussi stupide. C'est une fille de bonne famille, son père gagne de l'argent mais sa tête est aussi grosse que la lune. Je n'arrive pas à la définir, elle est comme cette fille dans un livre que j'ai lu avant de partir à Paris. J'ai appris que cette Ariane avait un frère jumeau, il est comme elle d'une grande beauté, mais semble plus effacé contrairement à elle.
Ensuite dans l'établissement il y a un garçon qui est soi disant le fils d'une grande comédienne, Séraphine Bertrand. J'ignore si tu la connais, car moi j'ignorais qui elle était.

J'essaierai d'envoyer une lettre à mon oncle dans les jours qui suivent.

J'espère que la maison se porte bien.

Toutes mes amitiés les plus sincères.
À notre prochaine rencontre.  
De ma plume, amicalement Violette.

- Mademoiselle Violette, réveillez vous, je vous en prie, suppliait une douce voix.

C'était sœur Aglaé.

- Vous êtes endormie sur votre table, enlevez cette uniforme et allez vous mettre au lit.

- Oui, vous avez raison ma sœur, j'y vais de suite, passez une bonne nuit.

-  Merci mademoiselle, avait elle dit en fermant la porte.