J'écris ce segment par rage, et non pas avec la prétention qu'il puisse changer le monde. Le monde ne changera pas. Les gens ne changeront pas.
J'ai longtemps cru que mes mots auraient un impact sur les générations, sur certaines pensées. Je me suis trompée. J'ai longtemps cru que mes mots étaient un pouvoir. C'est faux. J'ai pensé qu'ils étaient une arme d'attaque, ce ne sont qu'une arme de défense.
J'ai réalisé il y a peu de temps, que les deux hommes de ma vie avaient des idées que j'essaye de combattre aujourd'hui. Des idées que je juge fausses, mais qui semblent ancrées dans leur pensée.
Et c'est avec rage, tristesse, peine, colère et déception, que je réalise que les deux hommes de ma vie, qui se trouvent être celui qui m'a donné la vie, et celui qui donne un sens à ma vie, ont peur de l'Autre. Cet Autre, il a la peau basanée, une religion différente, une culture à partager. Et cet Autre, c'est à demi moi, c'est ma maman, c'est mon métissage.
C'est terrible ces préjugés, ces à priori, ces clichés mal placé, ce premier degré de connaissance qui prend place dans les cerveaux des plus fermés et les plus petits. C'est terrible ce premier degré de connaissance qui plane sur ceux qui n'ont pas de points de vue propre, mais qui se proposent de répéter le point de vue de quelqu'un qui leur ressemble.
"C'est une réalité, c'est véridique, ouvre les yeux..." Sortez moi des nombre, des pourcentages. Sortez moi des vérités qui prouvent par a+b qu'une origine est plus méchante qu'une autre, qu'une couleur de peau est plus mauvaise qu'une autre. Je veux des nombres, des preuves, je veux des calculs mathématiques qui me prouveraient indiscutablement qu'une partie du sang qui circule dans mes veines et plus noire que l'autre, plus impure.
J'ai tendance à croire que la société, cette société d'idéal, de morale, a fait de l'homme, un être différent selon son groupe ethnique. J'ai tendance à croire que cette société de bien et de mal, a créé des races, un paradis pour les uns, un enfer pour les autres.
Et si chacun se laissait être ce qu'il est? Et si la différence était un atout? Et si chacun était ce qu'il est, uniquement pour ce qu'il est, et non par ce qui le caractérise? On refait le monde avec des "et si". On refait même les hommes.
YOU ARE READING
Écrits De Corbeille
PoetryParfois Crayon prend ma main et m'intime le silence. Alors je le regarde agir. Il allume la petite lampe. Il ferme la porte. Et nous sommes là, tous les deux à nous regarder quelques secondes. Alors il me crie "Mais qu'est ce que tu attends? Allez!"...