Je l'aimais, c'était évident. Il n'était pas pour moi, et pourtant il s'en donnait les moyens. De nombreuses fois je lui ai reproché de ne pas être assez là, de ne pas m'aimer assez, et pourtant Dieu seul sait combien il faisait des efforts. De nombreuses fois je lui ai dis que c'était fini, et de nombreuses fois je l'ai menacé de m'en aller. De nombreuses fois il m'a retenu en m'affirmant qu'il n'était pas prêt à tourner la page sur nous deux.
Et puis un jour, c'est lui qui a claqué la porte. De manière tout à fait calme. Il m'a expliqué de façon correcte qu'il ne pouvait pas continuer dans une relation aussi toxique. Sur le moment j'ai pensé "bon vent". Mais j'ai réalisé, très vite, et très fort, que je venais de le perdre définitivement. Je m'étais reposée sur le fait qu'il me retiendrait, sans jamais penser qu'un jour, ce serait mon tour de le retenir. Mais c'était terminé. Je suis revenue comme une enfant qui réclame un câlin après s'être retrouvée punie au coin. Je n'ai pas eu mon câlin.
Il s'en est allé, sans cri, sans rancune, il s'en est allé juste comme ça.
Avec mon coeur, mon bonheur, et mon égo proéminent. On pense toujours être assez fort pour se construire tout seul. Je m'étais aimée plus que je ne l'aimais lui, et il a trouvé quelqu'un de plus raisonnable ailleurs. On se croit toujours assez nécessaire pour rattacher l'autre à nous, mais nous ne sommes jamais rien qu'un être en manque d'attention. J'aurais fais meilleure route à ses côtés, mais il faisait meilleure route sans moi.
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Écrits De Corbeille
PoetryParfois Crayon prend ma main et m'intime le silence. Alors je le regarde agir. Il allume la petite lampe. Il ferme la porte. Et nous sommes là, tous les deux à nous regarder quelques secondes. Alors il me crie "Mais qu'est ce que tu attends? Allez!"...