Nuit noire.
Il court. Il court à travers les petites ruelles. Il court comme poursuivi par la faucheuse. Son visage déformé par un rictus, il rit. Des larmes perlent sur ses joues. Son énorme sourire est teinté de sang. Il court. Il se fraye un passage à travers la foule, si rapidement que personne ne le remarque. Il prend un racourci.
Est-il fou? Ou le sommes-nous?
Et enfin.
Personne.
Pas un bruit.
Il a enfin trouvé la solitude recherchée. Mais, est-il vraiment seul?
Essoufflé, il se retourne. Le dos courbé sous le poids de la douleur, les mains sur les genoux. Il fait de son mieux pour rester debout. Pour faire face à l'invisible.
Est-il fou? Ou le sommes-nous?
Il se redresse. Détend chacun des muscles de son visage. Son rictus déplaisant, son sourire de sang, se crispent. Il est sérieux, calme. Il attend. Il attend le moment fatidique qu'il fuyait plus tôt. Il attend comme le mourant qui, sa vie passée à fuir la mort, décide finalement de lui faire face le moment venu. Il n'a plus peur, son souffle court devient lent. Les battements de son coeurs sont normaux, presque éteints.
Il attend. Il semble déterminé à faire face à l'inconnu.
Est-il fou? Ou le sommes-nous?Enfin, dans un vacarme assourdissant
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