Théâtre

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Je me suis toujours vue comme une coquille vide, quelqu'un qui ne mériterai pas de vivre. Comme s'il était de mon devoir d'en finir avec la vie au plus tôt.

Ce besoin d'auto-destruction, c'est comme s'il a toujours été présent en moi, comme s'il était partie intégrante de mon être, comme s'il me définissais. Je n'ai jamais essayé de le réfuter, je ne l'ai jamais considéré comme une mauvaise chose, comme un défaut à supprimer. Non, ce besoin est moi, il est et sera toujours gravé en moi.

Je ne saurais dire quand est ce que j'en ai réellement pris connaissance, je sais seulement qu'il m'a poussée à faire bien des choix dans la vie, à prendre les chemins les plus houleux dans le but précis de me détruire.
Ma plus grande peur est la mort, pourtant je l'attend avec impatience, je cherche même à la provoquer.

J'ai toujours été un enfant différent, préféré la solitude à l'intégration.
Petite, je regardais les autres comme une pièce de théâtre : ils jouaient un rôle, ils jouaient à être. Ils étaient un mystère pour moi, je voulais les comprendre mais en aucun cas me mêler à eux. j'ai toujours eu horreur de la masse. Si je n'en faisais pas partie ils ne pouvaient m'atteindre. Leurs paroles étaient des lignes de dialogue, leurs actions, les actes d'une pièce. J'étais seulement leur spectateur. La vie est une pièce ou chacun joue son rôle.

Grandissant, l'envie de jouer m'est venue. Loin de moi l'envie de participer à la pièce, je voulais simplement la comprendre, la voir de l'intérieur. Je suis monté sur scène et j'ai fini par y prendre goût.

Les mots ont alors commencé à m'atteindre. Les prenant pour argent comptant, j'ai commencé à me détester. Il y avait toujours un prétexte différent. Je suis grosse. Je suis laide. Je suis un garçon manqué. Je ne souris jamais. Je souris trop. Je me laisse faire sans jamais protester. Je proteste trop. Je n'ai aucun talent. Je n'ai aucune utilité.

Puis j'ai découvert que le seul moyen de se mêler à la foule est de cacher sa différence, de copier bêtement les acteurs de cette pièce appelée vie.

Je me suis alors rappelé que je ne voulais pas participer à la représentation en prenant conscience d'une chose que jai toujours su.

La pièce est fausse.

Mon experience sur la scène ma appris une chose dont je n'aurais jamais plus honte, que je ne cacherai plus en arborant mon plus beaux et faux sourire, en imitant ceux présents autour de moi.

Je suis différente.

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