Chapitre 2

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Deux heures plus tard j'ouvris un œil, réveillée par la main d'Hugo sur mon bras.

« Réveilles toi April, on est arrivés ...

- Ne me touches pas »

Même si les intentions d'Hugo était bonne je ne pouvais pas supporter ce contact. J'avais mal à la tête et mes quelques heures de sommeil n'avaient pas réussi à atténuer ma fatigue. Je descendis du véhicule, et observer le paysage autour de moi. Un immense jardin nous faisait face, il encerclait un bâtiment gigantesque. Deux tours sur les côtés étaient reliées à l'édifice principal. Aucune originalité. L'endroit me faisait même un peu peur. Le chauffeur sorti les valises de la voiture et démarra à toute vitesse, si bien que la grosse berline devint rapidement un point noir au loin. Je croisais le regard d'Hugo qui hocha la tête en direction de l'école. Je pris Alex d'une main et Andrew de l'autre avant d'avancer. Arrivés devant la grande porte, et ne sachant que faire, Hugo attrapa la poignée qu'il fit tournée avant d'entré.

« Il y a quelqu'un ? hasarda t'il en rentrant

- Bien sûr qu'il y a quelqu'un crétin, c'est une école, lui répliquais je sans pouvoir m'en empêcher. »

J'observais la pièce face à nous. Un très grand escalier en marbre semblait accéder à plusieurs étages. Je montais la tête pour tenter d'apercevoir le plafond ... inexistant. Je ne vis qu'une suite d'escalier. Cela me rappela fortement Harry Potter et ses escaliers tournant. Serions-nous arrivés dans un Poudlard pour jeune délinquant ?

« C'est vrai ce que dit votre camarade, fit une voix féminine provenant du haut des marches. Bienvenue à Atlasits. Je suis le professeure Phelma. »

Je sursautai et observai la femme qui descendais l'escalier. Son grand chapeau marron retenait ses cheveux bruns tressés. Son visage était marqué de ride et de cicatrice. Elle devait avoir une soixantaine d'année. Aucune animosité dans le regard. Ses petits yeux noirs nous transperçaient ...

« April ? Hugo ? Je vous demanderai de me suivre, reprit-elle »

J'échangeais un regard avec mon camarade. Il était aussi perdu que moi. Je prenais ma valise et mon parapluie et commençai à gravir les marches. Le professeure Phelma nous conduisit jusqu'à une porte. Elle l'ouvrit et s'écarta pour nous laisser passer. Mes yeux s'écarquillèrent face au spectacle devant moi. Des enfants. Des dizaines d'enfants nous regardaient depuis l'embrasure des portes situées de chaque côté des couloirs. Mais ces gamins avaient les yeux rouges. Sans comprendre, la professeure nous traîna jusqu'à un petit bureau.

« Désolé. La traversée des dortoirs des Sang Rouge était obligatoire pour arriver ici. Vous savez ce que sont les Sang Rouge quand même ? nous questionna Miss Phelma perplexe

- Madame, nous venons juste d'arrivé, désolé de vous décevoir mais nous n'avons aucune de ce dont vous parlez ... répondit Hugo

- C'était donc vrai. Vous êtes de vrai Ignorants. Au début je n'ai pas voulu croire ce qu'Esisar me disait, mais il avait bien raison, marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour nous

- On ne comprend rien à ce que vous dites. On nous a tiré de nos lits au beau milieu de la nuit pour nous emmener ici, commençais-je en tentant de garder la colère qui montait en moi, et vous, vous ne trouvez rien de mieux à faire que nous parler de choses dont nous ne connaissons rien. Je crois que nous sommes assez perdus comme ça, trouvez-nous un lit et laissez nous nous reposer. »

Je sentis la main d'Hugo prendre la mienne et je la retirais vivement. Cette fois ci c'était trop. J'allais exploser. D'un coup, la rage envahit mon corps :

« Tu me touche encore une fois Trazom, je te garantis que tu n'auras jamais d'enfants. Et puis qu'est-ce que tu fou là toi ?! c'est à moi qu'on a demandé de partir, tu n'as rien à faire ici retourne au pensionnat, je ne veux pas te toi, arrête de me courir après !

- Je sais que la situation est compliquée pour vous, tenta Miss Phelma, mais je ne peux rien vous dire sans ...

- Alors écoutes moi bien April ! surgit la voix d'Hugo, je n'ai pas choisi d'être ici moi non plus, et arrête de croire que je ressens quelque chose pour toi car c'est faux ! Je regrette la manière dont j'ai agis avec toi mais ça ne t'autorise pas à me parler comme à ton chien, alors tu vas te calmer redescendre sur terre et on va écouter ce que Telma a à nous dire ! Hurla t'il

- Phelma. Professeure Phelma. Maintenant calmez-vous tous les deux et ne m'obligeais pas à appeler les gardes. Nous allons attendre le directeur, Boney Esisar qui vous expliquera ce que vous voulez savoir. »

Je pris un siège et m'effondrais dessus. Incapable de prononcer le moindre mot. Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris. Les mots d'Hugo raisonnés encore dans ma tête « arrête de croire que je ressens quelque chose pour toi car c'est faux ». Je ne pensais pas ça. Pas du tout. Enfin ... Non, non, non. Il fallait arrêter d'y penser. Se calmer. Eviter de croiser ses beaux yeux verts. Et attendre le directeur. Plusieurs questions commencèrent à germer dans ma tête ... qu'est-ce que les Sang Rouge ? Cela expliquerait 'il la couleur des yeux des gamins du couloir ? Tellement de questions ... et si peu de réponses.

April HolmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant