Le souffle du vieil homme formait de petits nuages de vapeur dans l'air. Sa barbe grisonnante mangeait ses joues et son visage. On ne l'aurait pas reconnu. Quelques bouteilles vides, vestiges de son dernier repas. Un éclat de douceur dans ses yeux, vestige de son bonheur passé. Il n'était plus que ruine. Il regardait de son oeil torve les passant avançant à grands pas, courant, se précipitant vers le métro. Il n'était pas pressé, il savait qu'il approchait du terminus. Le terminus de la vie.
Les voitures lisses et brillantes ne cessaient de lui envoyer son reflet à la figure, comme une moquerie. "Voilà ce que tu es, tu en es fier?" Les flocons commencèrent à tomber. Les enfants les suivaient des yeux, joyeux. Lui ne les regardait même pas. Ni les enfants, ni les flocons. D'ailleurs, les enfants ne le regardaient pas non plus.
Le soleil allait se coucher. Peut-être serait-ce la dernière fois qu'il assisterait à ce spectacle ...
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Pensées vagabondes
القصة القصيرة" Ce qui est créé par l'esprit est plus vivant que la matière. " Fusées, Charles Baudelaire C'est fou ce petit monde qui pullule dans ma tête. Il y a des océans de larmes, des montagnes de verre, des déserts de marbres, des maisons de nuages, le sol...