La plaine était calme. On pouvait apercevoir encore quelques pies, quelques lapins, quelques mulots des champs, quelques daims. Le lac était presque lisse. Seul un héron, le rasant de ses ailes, en troublait la surface. Le ciel s'étoilait paresseusement. On ne voyait plus le soleil, il avait probablement plongé dans l'horizon en éclaboussant tout le ciel d'une lumière rouge, rose, jaune, orange, violette.
Peu à peu, la lumière disparut pour ne laisser que les étoiles, pluie immobile de cristaux lumineux, troublés par quelques nuages solitaires qui s'attardaient dans la voûte. Lapins, mulots, oiseaux et daims commencèrent à s'éparpiller. On pouvait les imaginer se lancer joyeusement "Bonne nuit, voisin!"
Puis un coup de tonnerre de fusil retentit. Les oiseaux s'envolèrent, les lapins se cachèrent, les mulots s'affolèrent, un daim s'écroula. L'homme était là.
C'était peut-être sa façon à lui de dire bonne nuit.
VOUS LISEZ
Pensées vagabondes
Nouvelles" Ce qui est créé par l'esprit est plus vivant que la matière. " Fusées, Charles Baudelaire C'est fou ce petit monde qui pullule dans ma tête. Il y a des océans de larmes, des montagnes de verre, des déserts de marbres, des maisons de nuages, le sol...
