Chapitre 7

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Une sonnerie vrillait les tympans de Guillaume depuis près de 20 minutes.

Il sortit enfin de son semblant de sommeil, avec un mal de crâne affreux qui le hantait presque tous les matins.

Il attrapa donc son portable, ne prenant même pas la peine de regarder le correspondant.

- Allo ? demanda-t-il d'une voix enrouée.

- T'es où ? attaqua l'autre, pas vraiment sur le ton d'une question.

Cette voix... Il réprima un frisson.

Garde ton calme. Et ne ment pas, ce serait con de niquer ta dernière chance.

- Chez moi.

En effet, depuis que Guillaume s'était séparé d'Aurélien, il avait trouvé un petit appartement qu'il ne savait même pas comment il payait. Les sociaux, sûrement. Peut-être même ses parents, qui sait ?

- C'est où ? demanda Aurélien d'un ton qui se voulait sévere.

- En face du parc vers la rivière.

Un "bip" familier lui fit comprendre que l'appel était terminé.

Wow.

*

Aurélien toqua à la porte, quelque peu tremblant. Cette dernière s'ouvrit presque aussitôt sur un Guillaume en sale état.

Cernes teintées d'une couleur proche du noir, barbe mal taillée, vêtements peu propres...

Le peu de l'appartement qu'Orel pouvait voir depuis ici était évidement aussi propre que son ex-petit-ami. Une odeur d'alcool et de tabac planait.

Quel triste tableau.

Aurélien giffla vivement Gringe, qui encaissa, même pas étonné. Il plaqua sa main droite sur sa joue rouge, et fixa son regard dans celui d'Aurélien.

Il avait les larmes aux yeux. Ce con d'Orel allait pleurer.

Il n'eut pas le temps de mieux l'observer puisque le cadet lui sauta presque dessus, enroulant fortement ses bras autour du cou de Guillaume.

Et il pleura. Il laissa couler toutes les larmes qu'il avait tant peiné à retenir. Il s'effondra dans les bras de Guillaume.

- Je t'aime, je t'aime tellement, lâcha Aurélien entre deux sanglots.

- Moi aussi Orel... Moi aussi.

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