Thanks ? [En Pause]

Chapitre 2

Assise sur la chaise en bois, qui était à vrai dire, non douillette, elle essayait de s'échapper de ce cours de français en regardant par la fenêtre. La neige tombait, marquant d'un blanc scintillant le sol habituellement gris.

Sonnerie, enfin.
Elle sortit d'un pas vif de la salle de cour.
Elle avait hâte de sentir l'air frais sur sa peau si blanche.
Sentir le vent lui faire voler ses cheveux d'un noir intense, voir les flocons de neige tomber sur le sol si froid.

La sonnerie avait annoncé le dernier cours de décembre.
Elle était enfin en vacance.
Elle allait pouvoir avoir le temps de rêver à travers sa fenêtre d'une autre vie.
Elle allait enfin pouvoir prendre du temps pour elle.
Elle allait enfin prendre le temps d'aller la voir. Cela faisait longtemps .

Une fois chez elle, elle décida de se préparer un bon chocolat chaud.
Elle manquât de se brûler en sortant la tasse du micro-onde.
Comme elle l'avait espéré, le chocolat était délicieux.
Une fois bien réchauffée, elle décida de sortir faire un tour.
Elle cria à travers la maison :

-Maman, papa , je vais faire un tour dehors !

-Ok ma chérie , ne rentre pas trop tard ! Crièrent-ils à l'unisson.

À peine mis un nez dehors, elle sentit le froid la saisir.
Elle décida de laisser ses pieds la diriger .

Après vingts petites minutes, elle regarda où elle se trouvait.
Elle le savait très bien.
Cet endroit elle le connaissait.
Peut être un peu trop d'ailleurs.
Elle fit un tour sur elle même, lentement , observant les tombes qui l'entouraient.
Elle se dirigea vers celle qu'elle connaissait que trop bien .
Passant ses doigts sur chaques lettre qui composaient l'épitaphe.
Elle lisait:

"Margaux Villé
21 juin 1999 -31 décembre 2015."

Elle lui manquait.

Son sourire si radieux.

Sa voix si angélique.

Son regard si pétillant.

Ses câlins si doux.

Ses mots si importants.

Tout lui manquait.
Partie trop tôt, partie trop jeune pas vrai ?
Des larmes non contrôlées sortaient de ses yeux si brillants autre fois.
Elle laissa les mots sortir de sa bouche créant de la buée autour d'elle.
Elle commença par lui chuchoter qu'elle lui manquait, puis elle lui raconta sa vie si triste maintenant.
Elle lui dit combien elle était désolée de ne pas venir la voir plus souvent et comment elle était si triste de ne pas pouvoir continuer à vivre sans elle.
Après une demie heure de monologue, elle décida de se relever.
Elle tourna sur elle même, les pieds dans la neige.
Elle essaya de retrouver la liberté de vivre qu'elle avait perdue.
Elle cria, elle cria si fort, qu'elle cru que sa gorge allait exploser.

Il se passa quelque chose que personne ne pût supposer.

Quelqu'un lui répondit.

Une voix de jeune homme, lui aussi ayant perdu une personne si on en croit le tremblement dans ses mots.

Lui aussi commença à crier.

Ils crièrent ensemble, ne semblant plus pouvoir ni vouloir s'arrêter.

À bout de souffle , elle s'arrêta.
Au même moment , lui aussi à bout de souffle , apparut derrière l'arbre.
Il la regarda, elle le regarda.
Ce regard, elle le connaissait.
Il s'approcha d'elle d'un pas non assuré.
Une fois près d'elle , il ouvra la bouche et le seul mot qui en sorti fut :