Chapitre 6

16 4 3
                                    


Respirations haletantes.

Sentiment de liberté.

Regards dans le vide.

Voilà dans quel état ils se trouvaient.

La neige commença à tomber.
Le froid, l'air de rien, était présent.
Ils étaient là, au milieu du cimetière.
L'endroit était désert.

Elle décida de retourner chez elle.

Elle le regarda un instant.

Il en fit de même.

C'était l'heure de se séparer.

Un seul mot sorti de la bouche du jeune homme.

-Merci

-Merci ?

-Merci de m'avoir fait me sentir libre pendant un instant.

Ce "Merci" n'était peut être qu'un mot, mais il voulait dire une immensité de choses.
Elle regarda dans le vide, ne sachant pas quoi répondre.
Puis, revenue vers lui.
-De rien

Il lui prit la main.
Observa sa réaction.
Approcha son visage de celui de la jeune fille.
Attendit un instant.
Puis l'embrassa sur la joue.

Elle était heureuse et en même temps si frustrée.
Pourquoi d'ailleurs ?
Elle ne connaissait que son prénom.

Mathieu...

Il la contourna.
Et s'en alla sans se retourner, sans un regard.
Elle cria avec le peu de voix qui lui était encore accessible :

-On se reverra ?!

Un moment de silence.
Silence inconfortable pour elle d'ailleurs.

-Certainement.....Alice !

Il avait encore une fois dit son nom.
Et elle en avait encore eu des frissons.
Elle se demanda alors, comment une personne, enfin un inconnu, pouvait-il la rendre si heureuse et si triste en même temps ?
Elle essaya de reprendre ses esprits.
Puis, peu à peu, commença à mettre un pied devant l'autre.

***

Elle marcha.

Marcha.

Marcha.

Elle oublia sa vraie direction, et partie dans l'autre sens.

Ou allait-elle ?
Elle n'en savait rien.

Elle ne s'apercevait même plus que ses pas n'étaient plus contrôlés ni réfléchis.

La ville, sous la neige, était magnifique, elle avait un côté irréel.
C'était le 23 décembre.
Noël approchait à grands pas.
Elle adorait Noël, elle trouvait ce jour magique.
Elle avait peut être 17 ans, mais elle avait su préserver son âme d'enfant.
Elle croyait encore au Père Noël .
Enfin pas vraiment, mais elle préférait essayer d'y croire.
Pourquoi ?
Sûrement car elle était encore une enfant.
Une grande enfant certes, mais une enfant.

Elle arriva près d'un parc.

Les oiseaux chantaient, comme pour se réchauffer de ce froid glacial.

Elle aimerait avoir, tout comme eux, la possibilité de voler.

Voler pour la rejoindre....

Elle était partie.

Partie trop haut.

Partie trop vite.

Partie trop jeune.

Mais ça avait été son choix.

Son choix à elle, et à elle seule.

Ce n'est pas qu'Alice ne comprenait pas, c'est juste qu'elle avait refusé d'accepter que sa meilleure amie aurait pu se donner la mort.
La seule personne qui la faisait rêver, qui la faisait rire ou même pleurer.
La seule qui arrivait à la faire se sentir vivante, était partie.

La vie.
La mort.
Pas si différent finalement.

Les larmes ruisselaient sur les joues rosies par le froid de la jeune fille.
Voilà déjà 1 an qu'elle était partie.

Alice mit une main dans la poche de son long manteau noir et en sorti un paquet de mouchoir.

Elle décida de s'asseoir sur un banc et de continuer de lire son livre.

Quelques heures passèrent sans qu'elle ne s'en rende compte.
Elle releva les yeux.
Il faisait déjà nuit.
Mais comme tout le monde le sait, en hiver, la nuit tombe tôt.
Il était 20h34....

Thanks ?  [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant