Chapitre deux

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Prisonnière

Le lendemain matin, le dénommé Natsu Dragnir retourna auprès de la tour qu'il s'entête à garder depuis toutes ces années, dans l'espoir de lever le lourd maléfice dont il est prisonnier. À sa plus grande surprise, la petite blonde de la veille était toujours là, endormie sur le lit, recroquevillée sur un grand livre ouvert. Le dragon sentit un mélange de soulagement et de tristesse en la voyant. Si elle était partie quand il lui en avait donné l'occasion, il n'aurait pas pu la forcer à revenir. Mais maintenant qu'elle avait décidé de rester, il allait être obligé de la maintenir captive, jusqu'à ce qu'elle le libère de son sort... ou qu'elle meurt.

Un grognement de mécontentement s'échappa de ses narines, soulevant la poussière de la pièce, ce qui fit tousser Lucy. Deux perles chocolatées rencontrèrent un océan onyx, le sommeil pesant encore sur ses paupières. Elle se remémora doucement sa journée d'hier, ne reconnaissant pas le lit dans lequel elle était allongée.

- Pourquoi n'as-tu pas fui ? demanda une voix dans un grondement qu'elle reconnut.

Prenant finalement conscience qu'elle était nez à nez avec le même et imposant dragon que quelques heures auparavant, elle retint un cri de surprise et un vague sentiment de peur avant de prendre une grande inspiration.

- J'aurai d'autres occasions, répondit-elle.

Le reptile ne put empêcher un rictus venir étirer ses lèvres rugueuses.

- Tu es bien naïve, rétorqua-t-il.

- Parce que vous avez l'intention de monter la garde au pied de cette tour peut-être ?

- Mon existence entière repose sur cette simple tâche. Bien que je n'avais pas prévu de devoir faire du babysitting.

- J'ai de loin passé l'âge d'avoir une nounou !

Un sourire de pur amusement fendit le visage écaillé de son interlocuteur. Pourquoi ne se sentait-elle pas menacée, mais davantage irritée par le comportement de cette bête ?

- Ça ne me fait pas plus plaisir que ça de devoir surveiller une fillette bruyante comme toi. Bien que je ne sois pas sûr que tu saisisses entièrement dans quelle situation tu te trouves, reprit-il.

- Aux dernières nouvelles, je suis la prisonnière d'un dragon ennuyeux et agaçant qui pense réellement pouvoir me garder enfermée ici sans raison.

Son répondant mordant étonna au plus au point Natsu, il éprouvait même de la sympathie pour elle, il la trouvait... divertissante, en un certain sens.

- Je vois que tu t'es endormie sur un bon livre, si tu l'avais lu plus attentivement tu saurais que je suis très sérieux, déclara-t-il.

- Je ne comprends pas la langue de ce texte.

- Comment ça ? Même moi qui n'aie pas la lecture comme plus grande passion je suis capable de comprendre ce bouquin.

- Si je me réfère à mes cours d'histoire, c'est une forme ancienne de dragonien, langue disparue depuis au moins un millénaire. Comment suis-je censée pouvoir la lire ?

- Tu m'as l'air bien cultivée. Es-tu une sorte de magicienne ou quelque chose comme ça ?

- Non. Je viens juste d'un milieu aisé qui me permet de faire des études.

- Je vois. Tu es une noble.

À cela elle hocha simplement la tête. Elle peinait à prendre cette situation au sérieux, ce dragon n'avait pas du tout l'air de lui vouloir du mal. Elle avait même l'impression de discuter avec Grey, tout ce qu'il y a de plus normal. Pourtant, elle sentait quelque part au fond d'elle qu'elle n'allait pas revoir son château, ses domestiques et le noiraud de si tôt.

La malédiction du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant