Jour -11.

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"L'inconnue m'effraie, la vie sans lui, sans sa voix, sans son rire. Je m'étais dis 'tu pourras traverser tous ça, et tu redeviendras bien vite celle que tu étais autrefois' Autrefois, autrefois.. il ne me faisait pas autant mal. Je ne peux plus voir son visage, car la douleur m'entraine à le haïr. Mais je suis terrifiée à l'idée d'oublier à quoi il ressemblait, et la personne qu'il était.

Alors je l'envoie voir ailleurs et le rattrape, je lui dis de partir et le supplie finalement de rester. Rien de tous ça ne sert, car je ne suis pas la personne qui est fait le choix final. Il l'a fait, pour lui, pour moi. Et c'est ce qui me tue aujourd'hui parce que je n'y crois pas. Mes pensées s'embrouillent, un air flotte autour de nous."

Malgré moi, et malgré mes supplications, mes arguments, et les "je vais bien" incessant, cette femme est de nouveau assise dans mon canapé, chez moi, en face de moi. La porte fermée à clé, je me retrouve encore une fois prisonnière dans ma propre maison, par mes propres amis et ma famille. En pyjama, mon café à la main, je ne cesse -jamais- de souffler, et ne cache pas mon mécontentement. Je n'ai pas beaucoup dormir cette nuit, et la dernière chose à laquelle je m'attendais était de la voir ici. Entre questions, insistassions, j'ai craqué, je l'avoue.

-Qui avez-vous perdu? me demande-t-elle. Quelqu'un de proche je suppose? Votre moitié?

Le premier coup de poing au cœur.

-Un ami pour qui vous ressentiez plus? le deuxième et avant dernier. Votre âme-sœur?

-Mon ami d'enfance, juste cela. répondais-je finalement n'en pouvant plus d'ainsi voir des sentiments aussi facilement exposés.

-Puis-je avoir des détails sur son physique? je pouffe violemment, agacée, n'en comprenant pas l'utilité.

-Il était un jeune homme simple mais cela le rendait unique. Il avait la peau claire, presque comme celle d'un enfant et montrait toujours un sourire radieux, des blagues plus ou moins drôles.. Des yeux marrons, qui faisait penser a un océan de chocolat qu'il mariait avec différentes coiffures et couleurs. Ce garçon était un caméléon, un Alien dans ce monde. Grand, généreux et affectueux, il pouvait aussi se montrer impatient à l'intention des autres pour finalement les faires attendre lui même. Passionné, aimé comme détesté, il avait sa propre manière de voir le monde. Et n'avait absolument pas peur de faire par de ses opinions. Faible, mais courageux. Sensible mais fait de larme pudique, il les montrait qu'à peu d'entre nous. J'ai toujours pensé qu'il méritait simplement de pleurer de bonheur, mais jamais de malheur. Celui ou celle qui pouvait oser lui faire du mal devrait alors -tel une malédiction- être malheureux pour le restant de ses jours en guise de punition.

Alors que je continuais de me perdre dans mon discours, je la vue se lever, se diriger vers ma cheminée. Quelques secondes passent, ma voix faiblis, puis elle se retourne, se dirige vers la porte, me souriant gentiment.

-Ce sera tout pour aujourd'hui, à demain Mlle Kia.


He was my person (Tokio Hotel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant