Treason

2 Ness :

Je n'ai pas le choix : si ce n'est pas moi qui me tue maintenant, c'est la vie qui me tuera demain. Auteur inconnu ...  

J'essaie de rester stoïque quand Oliver se gare devant le bar. C'est donc ça le Dark ? Je n'aurai jamais pensé que ce serait ici ! C'est lugubre, une lettre sur deux est allumée sur l'enseigne. Je ne vois pas pourquoi tout le monde en fait tout un plat ! Quand je pense que Cheryl passe ses weekends dans ce lieu ! Il va falloir que je lui en touche un mot, car j'ai l'impression que les personnes qui traînent ici sont du même genre que ceux d'Oliver ! D'un coup, une ombre noire passe devant la voiture, prise de panique, je ferme la vitre. Je préfère l'odeur du vomi que de me faire agresser, surtout que maintenant je suis parano, les hommes me font peur. Oliver ferme les portes voyant que je me crispe sur mon siège, il me tend sa main, je l'agrippe de toutes mes forces. 

— Ness je suis là, tu ne crains rien, détends-toi. 

Je regarde nos mains et resserre mes doigts avant d'approuver d'un mouvement de tête. C'est vrai, je flippe vraiment pour rien ! Un coup frappé au carreau me fait néanmoins sursauter, je bloque ma respiration quand Oliver l'ouvre. Pourquoi m'a-t-il embarqué avec lui ? Je regarde droit devant moi, mais la voix qui m'électrise ensuite me donne un frisson ; 

— Tient c'est ce que je te dois...

Du coin de l'œil je vois une liasse de billets se tendre vers mon cousin. C'est quoi cette histoire ? Pourquoi se type doit de l'argent à Oliver ? Je fronce les sourcils, dans quelle magouille il se roule celui-là ? Curieuse, je tourne la tête. Je ne vois presque rien de son visage dans la pénombre. D'un coup, son regard rencontre le mien, je m'immobilise. J'étouffe, j'ai une impression de déjà-vu ! La panique prend le dessus et ma respiration s'accélère. 

"Flash back : 

J'ai froid, Sébastian en gentleman qu'il est me met sa veste sur mes épaules. Je souris comme une idiote et apprécie son geste. Son parfum emplit mes narines et son bras autour de mon cou me donne l'impression d'être importante à ses yeux. Il me susurre des mots doux, je rougis entre deux baisers. La pleine lune devant nos yeux donne à cet endroit quelque chose de romantique. Je n'aurai jamais pensé qu'un garçon comme lui se serait intéressé à moi. Soudain mes yeux se braquent aux siens, son regard noir est tellement sexy ..."

Je reviens à moi et déboucle ma ceinture. Ni une ni deux j'enlève le verrouillage de la portière et sors en trombe. J'entends bien Oliver me dire de remonter dans la voiture, mais mes pieds plus rapides que mon cerveau se mettent à courir, il faut que je rentre chez moi. Où suis-je ? J'ai l'impression que mes démons sont à mes trousses. Je cours aussi vite que je le peux, mais un point de côté s'installe ce qui me fait ralentir. Complètement chamboulée et effrayée je n'entends rien d'autre que mon sang qui pulse dans mes oreilles. Je m'arrête et regarde à droite et à gauche, mais ma seule issue est devant moi. Affolée et désorientée je ne perçois pas que quelqu'un arrive vers moi, ce n'est que quand deux bras me capturent que je me mets à hurler à pleins poumons. 

— Calme toi ! 

— Lâchez-moi ! 

La mustang d'Oliver s'arrête devant moi, il descend et m'arrache au bras de celui qui me tient. Mais mon épouvante me fait tourner de l'œil, mes jambes flanchent avant que je ne sois rattrapée. Une claque plus tard, je reviens à moi. J'ai chaud et j'étouffe alors, je repousse avec le peu de force qu'il me reste celui penché au-dessus de moi pour pouvoir avoir de l'air. Pourquoi ce flash est-il venu me hanter ? Ça faisait tellement longtemps que rien de tout ça ne s'était passé !