Il est parfois difficile d'oublier une personne qui t'a donné autant de souvenirs... Auteur inconnu
03:45 :
Je respire par petites bouffées en regardant le plafond, je n'aie pas réussi à échapper à mon cauchemar. Il m'a rattrapé et encore une fois brisé ... Je passe la main sur mon cou plein de sueur, je me sens encore oppressée, incapable de faire un seul geste, je reste tétanisée. Ma voix qui reste coincée m'empêche de réveiller Oliver pour qu'il me sauve encore une fois des griffes de mon âme torturée. Elle me cloue au lit et me rappelle à l'ordre en empoignant mon cœur et en le tordant pour que je n'oublie jamais la douleur. Mes larmes coulent. Je m'en veux à chaque fois que cela arrive, pourquoi je ne suis pas de l'autre côté comme je l'avais planifiée ? Pourquoi la vie veut-elle me garder alors, que je ne suis rien ? Pourquoi je ne peux pas être en paix avec moi-même ? Alors, que je suis celle qui verra l'enfer avant que la faucheuse ne se décide à venir me prendre la vie ! D'ailleurs je l'implore de toutes mes forces à chaque fois, mais elle ne vient jamais me chercher ! J'aimerai ne jamais avoir croisé la route de ce connard ! Pourquoi m'a-t-il autant mise en morceaux ? Je le déteste de m'avoir pris la seule chose qui me faisait me sentir vivante et belle aux yeux des autres. Je rassemble mon courage et combat comme à chaque fois les draps, ils sont lourds sur moi, mais j'arrive à m'extirper comme je peux. Je descends de mon lit avec difficulté et avance en titubant, mon regard est trouble, mais je trouve quand même la poignée de la porte. Une fois dans le couloir, je longe le mur en me tenant, la sensation est tellement forte que j'ai l'impression d'avoir avalé une bouteille entière de bourbon. La porte de chambre d'Oliver est à deux pas de moi, je peux y arriver ! Son prénom sort de ma bouche si bas, qu'il ne m'entend pas. Une fois devant, je frappe du plat de ma main sur le bois. Je l'entends grogner et me dire d'attendre deux minutes. Quand il ouvre, je remarque son regard horrifié ;
—Merde Ness !
Il m'attrape aussitôt, j'enroule mes bras autour de lui pour qu'il me soulève. Il part en direction du salon pour me déposer doucement sur le canapé.
—Reste là, je reviens.
Comme si j'avais le choix ! Je lève les yeux au ciel. Il repart vers sa chambre pour revenir avec son téléphone. Je panique aussitôt, je ne veux pas qu'il appelle les pompiers. Je bouge la tête de gauche à droite, il tire sur la racine de ses cheveux avant de lâcher un ;
—Putain tu fais chier !
Très glamour ! Il pianote sur son écran, la réponse à son message arrive très vite. Je ne sais pas ce qui se trame alors de mon pied je le bouscule pour qu'il daigne enfin me dire ce qu'il fait.
—Un de mes potes va venir te ramener des somnifères ! J'en ai plus, tu en prends tout le temps !
J'approuve, je sais que ça va m'aider à dormir. Je me calme peu à peu, mon cœur reprend lui aussi un rythme normal. Je frissonne alors, j'attrape la couverture qui est posée sur le rebord du pouf à côté de moi. Quand mes crises se terminent c'est ainsi que cela fini, je reste en mode zombi en boule sur le canapé. Ma voix se dénoue également, je déglutis avec difficulté.
—Est-ce que tu peux me servir un verre d'eau s'il te plaît ?
Sans me répondre, il se lève. Sauf qu'il quitte à peine la pièce que la sonnette se met en marche.
—Va ouvrir !
Je fais les gros yeux, il n'est quand même pas sérieux ? Je ne bougerai pas mes fesses de ce canapé ! Il en est hors de question ! Voyant que l'invité insiste, il jure avant de passer en trombe devant moi pour aller ouvrir. Je suis surprise qu'il fasse entrer son ami. Mais une fois que je comprends que ce n'est personne d'autre que le type de tout à l'heure, je vois rouge. Je me lève pour quitter la pièce et rejoindre la salle de bain. Je vais aller me rafraîchir, au moins quand je sortirai, il sera parti. Pourquoi Oliver fait autant confiance à ce mec ? C'est qui pour lui ? Je ne comprends pas, je n'aie jamais rencontré personne de sa bande ! Il recale tout ce qui porte une bite sur mon chemin ! Alors pourquoi celui-là fait exception à la règle ? Oliver doit drôlement lui faire confiance. Je passe un coup d'eau fraîche sur mon visage pour essayer de remettre mes idées en place. Quelques minutes à peine plus tard, j'entends la porte d'entrée se refermer, la voie est libre je vais pouvoir sortir de ma cachette ! L'odeur de la cigarette se fait sentir quand je traverse le petit couloir, quand j'arrive dans le salon je me fais fusiller du regard ;
—Tu aurais quand même pus lui dire merci !
—C'est qui ce gars-là ?
—Un pote...
—Oliver tu ne m'as jamais présenté tes amis alors, pourquoi celui-ci ?
—Parce qu'il n'est pas comme les autres ! Lui je peux lui faire confiance !
—Tu rigoles j'espère ? Je te signale que tout le bordel de ce soir c'est en partie sa faute !
J'attrape avec rage le tube de somnifère, je vais en prendre la moitié d'un et retournez-me coucher au moins comme ça j'aurai la paix !
06:30 :
La musique atroce de mon réveil me martèle les tympans ! Je tâte à côté de moi pour essayer de trouver mon portable, mais comble de l'ironie comme j'ai toujours de la chance, il tombe sur le parquet ! Je grogne et ouvre les yeux avec difficulté pour me pencher et l'attraper. Mon cerveau tourne au ralenti, mais il faut bien que je me lève pour aller en cours ! J'attrape un jean et un pull qui traîne dans mon armoire et les enfiles avant de trouver une paire de chaussettes dépareillée ! Je souris, car j'adore mettre deux chaussettes différentes c'est mon petit côté bizarre que j'aime tant, je crois que je trouvais ça vraiment marrant quand j'étais gosse alors, j'ai gardé cette habitude ! Je traîne les pieds jusqu'à la cuisine et me prépare un cappuccino, une fois que je m'installe, je guette les réseaux sociaux. Comme je suis une éternelle curieuse et que je me pose beaucoup de questions, j'atterris sur le profil de mon cousin direction ses amis, je cherche pendant quelques minutes, mais aucune trace du mystérieux phénomène d'hier ! C'est bien ma veine ! Je lâche l'affaire quand j'entends l'eau de la douche couler, je sais que j'ai exactement vingt minutes pour finir de me préparer !
07:30 :
Encore endormie, je monte dans la voiture. Je baille à m'en décrocher la mâchoire, mais ce qui m'inquiète le plus c'est qu'Oliver ne monte pas le son. J'ai l'impression que l'air est glacial entre nous. Je n'aime pas du tout ça ! Je pense qu'il faut que je lui parle ;
—Tu peux me dire ce qu'il ne va pas ?
—Ness tu me fais flipper, cette nuit j'ai eu l'impression que ce n'était pas toi devant ma porte.
—J'ai fait une crise, tu sais dans quel état je suis quand cela arrive alors, je ne vois pas ce qui cloche !
—Non, tu n'étais vraiment pas la même, j'ai vu dans tes yeux la même chose ...
Il ne finit pas sa phrase ce qui automatiquement me met en colère ;
—Dit le fond de ta pensée !
—Tu étais dans le même état quand je t'ai retrouvé pleine de sang dans ma salle de bain il y a trois mois !
Je repense à ma tentative de suicide, les cicatrices sur mes poignets me démangent tout à coup. Je tire sur les manches de ma veste, honteuse. Cette nuit-là, c'était une des crises les plus durs que je n'aie jamais vécus, je l'ai revu au-dessus de moi, ses mains autour de mon cou pendant qu'il ... Je ferme les yeux et j'inspire un bon coup, il ne faut plus que je pense à ça.
—Si cela peut te rassurer, j'irai voir le docteur Yvana mercredi.
—Bien.
Sur ces mots je sais qu'il ne tient plus à en discuter. Je vais donc attendre ce soir pour lui poser des questions sur ce fameux type que j'ai vu et que je n'arrive pas à m'enlever de la tête. Si Oliver lui fait confiance je devrais peut-être faire pareil ? Non je ne peux pas, il est trop bizarre et puis cette liasse de billets rendu pour je ne sais quelle affaire entre eux me fait devenir parano, j'espère qu'il n'est pas trempé dans un de ces trafics de drogue ou je ne sais quoi encore. Je vais essayer de parler avec Cheryl, elle traîne dans le même coin, elle pourra peut-être me donner des explications ...
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Treason
RomanceLa vie vaut-elle la peine d'être vécue quand la plus pure des âmes est au bord du gouffre ?