Chapitre 9

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Je me rends au magasin et quand j'arrive je constate que Zayn est déjà là. J'entre sans le saluer et il m'ignore. Ni ma mère ni tante Frime sont là, ce qui me donne envie de me frapper la tête contre un mur. Je m'installe à l'arrière du comptoir et je dévore le sandwich que j'ai préparé ce matin. Zayn se dirige vers l'entrepôt et revient avec des dizaines de boîtes. « On a du travail ! » me dit-il. Je laisse mon sandwich de côté et je commence à déballer les boîtes et à inscrire le nombre de produits qui se trouve dans chaques. Par la suite, je donne les produits à Zayn pour qu'il les placent dans les étagères. Après dix minutes je commençe à avoir vraiment chaud donc je redresse mes manches de chandail où mes coudes et je vais baisser la chauffage. Je compte les produits d'une boîte, l'inscris, puis les tends à Zayn. Il les prends puis les laisse glisser par terre. Il semble effrayer,et il me regarde d'un air désolée. J'ai de la difficulté à interpréter sa réaction. Il ramasse les produits tombés au sol puis fixe mon bras. « Qu'est-ce que t'as au bras ? » me demande-t-il. « C'est rien , je suis tombée » dis-je. Je rabaisse mes manches de chandail pour cacher mes cicatrices. Je ne me rapelle pas les avoir levés. J'espère qu'il me croira, pitié.

- C'est pas rien Grace. Montre moi ton bras. dit-il en s'approchant de moi.

- Je t'aie déjà dit de ne pas t'approcher de moi. Je suis tombée, c'est tout.

- Grace je peux t'aider.

- Tu crois que tu peux m'aider? Non tu ne peux pas Zayn. Personne ne peux m'aider. Laisse moi tranquille! 

- Grace attends!

Je fais débouler les boîtes empilées les unes sur les autres et je quitte le magasin .Je ne veux plus jamais remettre les pieds ici et je ne veux plus jamais revoir Zayn. Je cours pour me rendre jusque chez moi et les larmes coulent sur mes joues. J'arrive devant ma porte puis je cours jusqu'à ma chambre. Ma mère et Nolin ne sont pas là. Je verrouille ma porte puis je m'étends sur mon lit et je pleure pratiquement tout ce que j'ai dans le corps. Comment peut-il être aussi naïf! Il dit qu'il peux m'aider, mais au fond il se fout de moi comme tout les autres. Je n'aie pas besoin de sa pitié et je ne veux plus qu'il se mêle de ma vie. J'enlève mes pantalons puis je redresse les manches de mon gilet. Je prend la lame qui traîne sur mon bureau et je l'approche de ma peau. Je ne veux plus souffrir, j'en ai assez. Je suis seule. Je coupe la peau de ma cuisse à plusieurs reprises et le sang coule. Je pleure et je pris Dieu pour qu'il me laisse partir. Je ne veux plus souffrir. Je coupe, de plus en plus fort , de plus en plus creu. Puis je me sens faible. Je laisse la lame tomber au sol puis je verse une dernière larme avant d'étendre ma tête sur mon oreiller.

J'entends quelqu'un frapper à ma porte. « Gracie! C'est maman! Ouvre la porte ! Grace tu es là? » me dit ma mère. Je reprends mes esprits et je constate qu'il est déjà 21h00. Je vais ouvrir ma porte et je vois ma mère.

- Tu en as mit du temps ! Tu faisais quoi?

- Je me suis endormi.

- Tu n'étais pas au magasin?

- Non, Zayn m'a dit qu'il allait fermer seule.

- T'es certaine? Pourtant il me dit qu'il t'apprécie et qu'il aime bien travailler avec toi!

- Tu as surement mal compris. Bon qu'est-ce que tu veux? mes jambes me font horriblement souffrir.

- Je voulais te demander si tu pouvais rentrer vendredi au magasin, Zayn sera là et il y a beaucoup de nouvelles commandes arrivées donc il aura surement besoin d'un coup de main. 

- Écoute maman, je ne suis plus certaine de vouloir encore travailler au magasin. J'ai plus beaucoup de temps pour étudier et Zayn il est capable de se débrouiller seule tu sais!

- Grace, j'ai besoin de toi.

- Je suis désolée maman.

Je referme ma porte et je m'étends sur mon lit, les pieds dans la vide. Je fixe mon plafond et je retiens mes larmes. Je me trouve stupide. Je me trouve faible. Faible de ne pas laisser personne entrer dans ma vie, et stupide de pleurer pour cette raison après. Je suis faible et stupide. Je ne mérite rien. 

Je me réveille le lendemain vers 7h00 et je descends en-bas. Ma mère n'est pas là. Elle doit sans doute être au magasin entrain de faire le travail que j'aurai pu faire. Tant pis, c'est à cause de Zayn. Je mange un bol de céréales et je remonte à ma chambre pour me changer. J'enfile un chandail rouge vin, avec des jeans beige pâle. Je noircis le contour de mes yeux et j'attache ma frange sur le côté de ma tête. Je redescends en-bas et je m'installe devant la télévision avant de partir pour l'école. Puisque ni ma mère ni sont amoureux, ou sa fréquentation, bref Nolin, sont là, je me rend à l'école à pied. 

...

L'avant-midi se passe bien. Je passe ma récréation avec Ailani et plus j'apprends à la connaitre plus je la trouve gentille. Je ne comprends pas comment quelqu'un pourrait lui vouloir du mal. Je déguste mon sandwich et je sors à l'extérieur pour prendre place sur mon banc habituel. J'enlève la neige qui le recouvre et je m'asseois dessus. « Pourquoi tu ne travaille plus au magasin? » dit-il. C'est Zayn qui se trouve debout devant moi et qui me regarde droit dans les yeux.

- C'est pas de tes affaires.

- Je peux t'aider Grace.

- Oui t'as raison, tu peux m'aider Zayn. Alors si tu veux vraiment faire quelque chose pour moi, sort de ma vie, retourne avec tes potes fumer je ne sais quoi, et si t'as la chance, couche avec les plus belles filles de l'école! Et devant ma mère, agit comme si tu serais un ange. Parce que si tu la décoit, je te jure que j'hésiterai pas à te casser la gueule. 

- Qu'est-ce que je t'aie fait?

- Pardon?

- Qu'est-ce que je t'aie fait pour que tu agisses comme ça avec moi?

La question me surprend et je ne sais pas quoi répondre. Quand j'y pense, Zayn ne m'a rien fait. Absolument rien. À part à ce party, mais c'était pas vraiment de sa faute. Mais il a fait du mal à Ailani. Ça sa ne se pardonne pas.

- Retourne avec tes potes Zayn , j'en vaut pas le coup.

- Je veux t'aider Grace. Je sais que tu as besoin d'aide. Je l'aie vu à la première seconde où j'ai croisé ton regard.

- Arrête de faire comme si tu me connaissait. Tu ne me connait pas.

- Je te connais plus que tu le penses. Ta mère me parle de toi tu sais! Et ça lui fait mal, terriblement mal que tu ne vienne plus au magasin. Alors j'ai pris ma décision Grace. Si tu ne viens plus au magasin, je n'irai plus non plus. Alors ta mère sera dans un sacré pétrin et ta tante aussi. Pense s'y.

- Tes qu'un pauvre con.

- Pense s'y. Si vendredi tu ne viens pas travailler, je laisse tomber le magasin aussi.

J'ai envie de le frapper de toutes mes forces. Comment ose-t-il venir s'introduire dans ma vie de cette façon? Je veux qu'il souffre, autant que je souffre et que je vais souffrir. Je me lève du banc et je rentre dans l'école sans même lui adresser un dernier regarde. Je veux qu'il souffre.

Elle s'appelait GraceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant