Before

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Le plafond est trop haut...

C'est tout ce que je peux penser après trois heures et demi à l'avoir fixé.

Il est trop haut, c'est oppressant. J'ai peur que d'un seul coup il me tombe dessus. Et en même temps j'attends ça avec une certaine tranquillité.

Après tout ça n'est que dans l'ordre des choses, c'est la suite logique.

Après être tomber aussi bas... On ne peut pas remonter. On doit continuer de tomber. Dans ce précipice sans fond où vous amène la vie.
Jusqu'à la mort.

C'est pour ça que j'attends que ce plafond, trop haut, descende.

Il est comme moi.
Il porte des poids trop lourd et trop haut, des rêves, des fantasmes, des idées... Des illusions qui le feront glissé sur la glace.
Et alors plus jamais il ne sera aussi haut. Et alors il tombera. Et avec de la chance, je serai toujours dessous et ma chute se terminera.

Ce toit n'a rien a perdre.

Il n'a personne a blessé, si ce n'est d'autre toit inanimés.
Moi... J'envie ce toit.
Si je pouvais définitivement tomber...avec la certitude que je n'ensevelirai personne sous les décombres de ma vie... Je serai tomber depuis longtemps.

Mais je suis enchaîné. Condamné à rester haut. Comme ce plafond.

Au fond... Il est peut-être toujours aussi haut parce que je suis en dessous ? Peut-être que c'est moi qui l'enchaîne ?

Je me tourne finalement sur le côté. Me trouvant ridicule de ressentir une forme de sympathie pour un toit.

Mon portable est là... Je n'ose pas l'ouvrir, de peur de croisé son regard... J'ai tellement honte... Je voudrais disparaître et crier sans que personne ne m'entende.

Quel idiot j'ai été de croire que les rêves sont fait pour être réalisé.
Les rêves sont des illusions. Au fond je l'ai toujours su. Je n'avais juste pas la force de l'admettre... Je suis faible...

Si ce plafond avait une once d'humanité en lui, il serai tomber.

Mais c'est un objet sans âme.

Je l'envie...

J'entends Mari m'appeler pour venir l'aider à déblayé la neige. Je lui répond rapidement que j'arrive en ouvrant les rideaux.

Je suis surpris par la neige. On se croierai en Russie. Je la contemple quelques secondes, mais sa clarté me rappelle la brillance de ses cheveux lorsqu'il patine, sous tellement de projecteurs.

Je détourne le regard. Je n'ai plus le droit. Plus le droit de rêver.

Je suis faible...

Les faibles n'ont pas de place dans ce monde... Dans son monde...

Je me lève doucement, le coeur lourd, et me dirige vers la porte. Laissant le plafond seul, et libre de tomber.

Il n'a jamais neigé à cette époque de l'année... Qui sait, c'est peut-être bon signe ?

Yuri on IceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant