Chapitre six : Torn.

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Éclipse de l'après-midi.

Le jeune homme était étalé dans le bois, immobile, la pluie avait cessé de tomber sur son corps frêle, il avait les paupières closes, n'importe qui passant à côté de lui aurait crié, l'aurait prit pour mort, il l'aurait conduit à l'hôpital. Louis aurait bien aimé cela, être mort. Mais il était simplement là, étendu comme un cadavre en plein milieu d'une forêt sombre, il avait froid, la pluie l'avait gelé entièrement. L'adolescent respirait faiblement, il n'était pas assez fort pour se relever, mais pas assez faible pour se laisse aller. Louis avait perdu tous ses repères. Il ne se rappelait de rien. Progressivement l'ouïe lui revint faiblement, il entendait des bruits de feuillages qui craquaient, l'odorat lui revint aussi, il sentait peu à peu toutes les brèves odeurs de la nature. Le brun reprenait doucement conscience, lorsqu'une main douce et tiède se posa tendrement sur sa joue gauche, Louis tourna fébrilement la tête, sans pour autant ouvrir les yeux, la main posée se transforma lentement en une chaleureuse caresse, bientôt, il entendit une voix. Louis ne sut pas vraiment discerner d'où venait le son. C'était une voix légère et intense, et c'est à ce moment que l'adolescent ouvrit vaguement ses yeux clairs, il distinguait une forme flou, penchée sur lui, puis tout s'éclaircit. Harry.

Louis se raidit, le bouclé qui était rongé par l'inquiétude, frottait amicalement les cheveux et le visage du jeune garçon, ce n'est que lorsque Louis montre quelques signes de vie que Harry soupira de soulagement.

-Louis, Louis, tout va bien ? s'inquiéta-t-il.

-Oui..

Il attrapa le mécheux derrière la nuque, et le tira tendrement contre lui. Louis reposa la tête sur l'épaule de Harry, les yeux à peine ouvert, le teint livide. Il effleura affectueusement la bouche du brun de ses doigts, celui-ci se remit peu à peu de ses émotions. Il releva son regards vers les iris émeraudes qui lui faisait face. Plusieurs minutes s'écoulèrent, sans le moindre bruit, sans le moindre geste, la moindre parole, le moindre clignement de paupière. Le temps était soudainement figé. Puis Louis glaça son regard.

-Je veux rentrer, annonça-t-il.

-Euh, oui, oui bien sûr, répondit le bouclé.

Harry attrapa Louis pour le porter mais celui-ci le repoussa violemment et pendant un instant il resta bête. Sans trop savoir comment réagir.

Louis essaya de se lever tout seul, il peinait, mais il était bien trop fier pour accepter l'aide de qui que ce soit, alors il se hissa difficilement sur ses jambes et se sentit basculer vers l'avant, le beau bouclé le rattrapa et lui sourit à pleines dents.

-Alors, tu n'avais pas besoin d'aide ?

Le brun le regarda, puis il soupira. Il se dégagea soudainement de l'étreinte de Harry, puis commença à marcher nerveusement, se frottant anxieusement les mains. Il zieuta craintivement les horizons, il ne savait absolument pas où il se trouvait. La forêt était sombre, le ciel orageux, il devait être tard. Il se serait bien retourné pour demander de l'aide à Harry, mais il avait beaucoup trop de fierté et par dessus tout il lui en voulait plus que tout. Alors il se lança naïvement à travers les bois dans l'espoir de retrouver son chemin. Quant à Harry, il restait en arrière, bien qu'il suivait de près les faits et gestes du brun. Les deux jeunes gens marchaient sans bruit dans la nature, Harry s'en voulait énormément mais il ne savait pas comment faire pour qu'il comprenne. Louis, de son côté, était toujours triste, blessé par les paroles du bouclé, hanté par les crus moqueurs des élèves. L'adolescent s'approcha de Louis, il lui frotte légèrement l'épaule, celui-ci se décala. Harry baissa les yeux.

-Je suis sincèrement désolé.

-Je me fiche de tes excuses, elles sont sans fond, comme tous ces gens !

Born To Die || version larryWhere stories live. Discover now