"Grandir"

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Et un jour, tu t'arrête. Tu regardes ta montre et tu regardes derrière toi. Tu comptes tous ceux qui ont laissé de la place dans ton cœur, ceux qui restent encore dans tes pensées et ceux qui ont creusé leur tanière dans le fin fond de ton être en silence. Tu t'aperçois que les jours ont coulé plus vite que la pluie un soir de tempête, tu t'aperçois que le vide s'est installé plus vite que les larmes n'ont su coulé. Tu fais le tour de ta vie, et même si ton cœur se serre à l'idée que désormais rien ne sera plus jamais pareil, tu sais que tu dois avancer. Tu dois avancer avec les derniers morceaux qui traînent à tes pieds et qui parfois t'écorchent encore. Je vois bien que tu es sur pause, que tu repenses à la vague qui a déferlé sur ta vie et que tu n'as pas vu. Tu comptes le temps sur ta montre, tu te demandes comment tu en es arrivé là. Je sais que tu te poses des questions, je sais que tu te mets à douter maintenant que ta conscience vient de s'éveiller. Je sais que ton cœur se serre un peu plus encore, et que tu en suffoques quelques instants. Je sais que tu te demandes ce que tu ne recommencerai pas si le temps pouvait remonter. Arrête toi encore un peu, prends le temps d'avaler la pilule parce que faut que tu saches que tu n'as plus le choix, avance. Attrape tes larmes et range les dans ta poche. Tu pleureras ce soir, plus tard. Le temps se joue à une course poursuite dont tu ne sortiras jamais vainqueur. Le temps coulera plus vite que tu ne pourras le voir. Je sais que tu l'entends. Je sais que tu voudrais taire la déchirure. Je sais que tu aimerais recoller tout les morceaux qui se sont brisé dans ta bataille. Ton cœur a fané et il fanera encore pour mieux fleurir. Je sais que tu as peur de perdre encore, je sais que tu as peur de saigné encore, je sais que tu n'as plus la force que tu as su avoir. Je sais que tu aimerais tout foutre en l'air pour remettre de l'ordre. Redémarre. Ne reste pas sur pause, n'attend pas de retrouver la stabilité qui autrefois éclairer tes journées. Les pages se sont tournés et tu as écris la fin bien avant même de t'en rendre compte. N'aie pas peur, la fin annonce toujours une nouvelle histoire. Redémarre, et dans dix ans, quand tu t'arrêteras encore sur ta montre pour voir les dégâts que la vie aura engendré sur ton doux visage, tu comprendras que ce n'est pas la première fois, que ce n'est pas réellement la fin, que ce n'est que la fin d'un nouveau départ. Tu te déchires dans les larmes. Tu te brises dans la réalité qui vient de se coller dans ta tête. Des valises viendront et partiront tout au long des âges que tu prendras. Les années passeront et tu tiendras encore dans ta main tout les mauvais souvenirs mais n'oublies pas de regarder dans l'autre main, tous les bons souvenirs que tu as construit s'y cache.

« N'aie pas peur de grandir »

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