"Bâtard"

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J'ai appréhendé pendant des jours le moment où j'allais te revoir. Et des scénarios j'en ai imaginé des tonnes. Et dans ma tête, une chose est sûre. Il y a quelqu'un d'autre dans ton cœur. Tu as été gentil. Tu as été drôle. On aurait presque cru qu'on était amis. Mais je peux pas laisser un type dans ton genre se prétendre être dans mon cercle amicale. Parce que comme tu le dis si bien, vu ce que tu te mets dans le cornet, t'as déjà creusé un fossé entre nous. C'est pas un fossé à vrai dire, ça doit être un pays entier qui nous sépare désormais. Je vaux mieux que toi. T'as du frôler ma main à un moment, et ça m'a mis hors de moi. Que tu me touches, ça me fait ressortir toute la haine. T'es tellement doué pour rien montrer, pour fermer ta gueule et cacher tout ce que tu ressens et ce que tu penses. T'es un mur mais en moins dur. Tu me parlais et j'ai souri mais j'avais juste envie que tu te taises. Que tu me parles pas, que tu me parles plus. Et si ça tenait qu'à moi, j'aimerai ne plus jamais te voir. Je veux que tu te casses. Va foutre ta vie en l'air loin de moi, va te bousiller la santé très loin de moi. Je veux pas de gens malsains dans ma vie alors pars. Alors on fait ce voyage et après, va-t-en à tout jamais. Et si il t'arrive de repenser à moi, oublie. T'avais l'air heureux, comme si ton cœur n'avait pas été brisé, et ça me fou en l'air parce que quand je me regarde, je vois les fissures. Je voulais te dire que tu es plus beau encore que dans mes souvenirs. Tu as maigri, la drogue fait des miracles à ce que je vois. En te regardant, je me suis demandée combien de neurones tu avais déjà perdu. Et quand tu me parles comme à une vieille pote, j'ai envie de te peter les dents. J'ai envie de te rappeler tout le mal que tu m'as fais, j'ai envie que tu souffres de voir que je m'en suis remise. Parce que même si c'est faux. C'est important de paraître. Je me suis retrouvée dans une de ces vieilles soirées où tu viens pour faire bonne figure mais où tu ne te sens pas à ta place. Je voulais que tu saches que j'aurai aimé ne pas partir trois semaines avec toi, que j'hésite encore à te lâcher à l'aéroport et de tracer mon chemin, comme toi tu l'as fais ces dernières semaines.

"Je t'aime à la haine"

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