Chapitre 3 - Kim rencontre la Douleur

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Je suis stupide. Vraiment stupide. Tout aussi stupide que le concepteur de mes chaussures, mais contrairement à lui, je ne faisais pas de mal ! Les mots "à demain" résonnaient toujours dans ma tête et le fait que nous ayons deux cours en commun avait endommagé mon cerveau. Je m'étais réveillée ce matin pour trouver mes chaussures toujours mouillées. Et comme je n'avais que deux paires de chaussure, enfin, trois mais c'était des chaussures que je mettais pour courir et que je refusais de mettre avec un jean. Donc au lieu de simplement faire ce que j'aurais fait normalement, à savoir mettre la paire la moins imbibée d'eau, j'avais décidé de porter la paire de chaussure que ma mère et Katie m'avait offert. Non seulement c'était un peu ennuyeux, mais en plus de ça mon sens de la mode n'était pas le même que le leur. Je n'aimais pas porter des débardeurs moulants ou décolletés alors qu'il pleuvait tous les jours, je n'aimais pas non plus porter de jupes avec ma maladresse. Au lieu de ça, j'aimais porter des jeans et des tee-shirts, habituellement avec des dessins dessus, comme celui d'aujourd'hui qui était une représentation de Bob l'Eponge. C'était ce que j'aimais mettre et personne ne m'avait jamais vu avec autre chose. Mon préféré était celui qui était le plus ringard à mes yeux. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'aimer. Je ne le portais que le week-end, quand je ne sortais pas. Ma stupide timidité se mettait encore en travers. Donc en tout et pour tout, je n'avais qu'une paire de chaussure pour tous les jours et les rechanges, une paire de botte avec une doublure en fourrure. Mais en plus, ma mère et ma sœur avaient ignorés ma demande pour un nouveau livre ou un cd pour mon dernier anniversaire et elles m'avaient acheté une paire de chaussure les plus impraticables quand il s'agissait de moi à la Push. Avec un talon d'au moins trois pouces, c'était des escarpins d'un rose lumineux avec une sangle autour de la cheville et un cœur sur l'orteil. A vrai dire, c'était assez mignon, mais ce n'était tout simplement pas moi. Comme le reste. Quand elle me les avait offertes, ma mère avait attendu une certaine réaction de ma part avec un sourire. J'avais donc sourit en retour et les avait enfilé. J'avais tenté de grimper les escaliers avec et je m'étais retrouvée sur les fesses. C'était ces chaussures que je portais aujourd'hui. En fait, non ce n'était pas tout à fait vrai, c'était les chaussures que j'avais aujourd'hui à la main.

L'école avait été nulle. Jared n'y était pas. J'avais cherché dans les salles de classe où nous avions cours ensemble et j'avais levé les yeux vers la porte chaque fois que quelqu'un rentré. J'avais cherché au réfectoire, mais je ne l'avais pas vu avec ses amis habituels. J'avais commencé à imaginer qu'il avait réalisé à quel point j'étais complètement obsédé par lui et il avait décidé de m'ignorer, de peur de décevoir mes espoirs et que je sois encore plus folle. Jusqu'à ce que je remarque que Paul était aussi absent. Puis j'ai commencé à imaginer qu'il avait parlé à Jared de la façon dont j'étais folle. De toute façon, j'étais folle. J'avais encore français aujourd'hui, mais ça fut pire que jamais. Je ne pouvais même pas me rappeler comment me présenter ou quand était mon anniversaire. J'avais peur, je voulais voir Jared et je ne savais plus comment prononcer le moindre mot français que j'avais appris. Pour ajouter à la catastrophe que j'appelle "enfer" mais que d'autres appellent "école", ce fut mes chaussures. J'avais réussi plus ou moins à rester debout toute la journée même si j'avais manqué tomber à plusieurs reprises, mais après quelques heures, mes pieds avaient commencé à me faire mal. Ma mère et ma sœur m'avaient dit que ça passerait si je les portais pendant une longue période dans un premier temps. Mais comme je n'avais jamais prévu de les porter, je ne m'y étais jamais habitué. Donc j'avais pris une profonde inspiration en priant de pouvoir attraper le bus pour rentrer. Seulement, quand j'étais arrivé en Science, Monsieur Gran m'avait rappelé que nous faisions une excursion à la plage. Normalement, je me souvenais de ce genre de choses, mais avec mon état d'esprit actuel, tout ce dont je pouvais me souvenir en ce moment, c'était la façon dont Jared avait touché ma joue. J'avais donc dû boiter jusqu'au bus scolaire prévu pour la sortie, puis ensuite boiter sur le sable humide de la plage. C'est alors que mes chaussures avaient décidé de m'en faire voir de toutes les couleurs. À force de marcher, les lanières avaient irrités la peau de mes pieds, surtout au niveau des orteils et des talons. Sans oublier le moment où mes chaussures s'étaient coincées entre des cailloux et que j'avais donc trébuché sur mes genoux, me les écorchant au passage. Puis la cerise sur le gâteau, c'est que j'avais raté le bus. Quelquefois, j'aimais quand Monsieur Grand cessait les cours une demi-heure avant l'heure prévue. Déclarant qu'il ne pouvait pas être dérangé, comme quand j'avais oublié mes devoirs. Non pas que cela arrivait souvent. Mais jamais quand il fallait que l'on rentre par nos propres moyens de la plage et qu'il fallait que j'attrape le bus et que le ciel était très gris.

L'inimaginable histoire de Kim et JaredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant