Une étoile dans le ciel

Partie 1.

Il était une fois une étoile. Dans ce ciel si sombre qui régnait sur cette planète minuscule perdue dans l'univers, il n'y avait qu'elle. Cette simple étoile formée de minuscules cristaux scintillants comme des diamants, et qui à elle-seule réussissait à éclairer toute la planète. Il faut dire que la planète était vraiment petite et qu'il n'y avait qu'une habitante. Une seule habitante qui n'avait pour d'autre occupation que d'écrire à longueur de temps pour passer les journées. Et pour elle, les journées étaient bien souvent interminables, remplies d'une triste solitude qu'elle ne parvenait pas à combler. Alors, chaque soir, lorsque le soleil se couchait et que l'obscurité prenait place, elle s'installait à sa fenêtre, ou parfois, dehors, à même l'herbe verte qui lui chatouillait le menton, et elle attendait. Elle attendait que sa petite étoile pointe le bout de son nez et amène avec elle sa lueur argentée dont même la lune jalousait la brillance. Et cette apparition suffisait à la remplir de bonheur, provoquant chez elle, chaque soir, un sentiment d'apaisement, de sérénité que seule l'étoile réussissait à lui apporter. Elle avait pris l'habitude de se confier à elle et de lui raconter tout ce qu'elle avait sur le cœur. Ses joies, ses larmes, ses doutes, ses humeurs, ses angoisses. Elle avait l'impression que la petite étoile était là pour elle, à écouter chacun de ses mots, à verser chacune de ses larmes tout comme elle, à rire avec elle de ce qui pouvait l'amuser. Il lui semblait qu'un lien indescriptible les liait toutes les deux, un lien plus fort que tout le reste.

Depuis toujours, elle avait eu sa petite étoile pour veiller sur elle. Elle ne se souvenait pas avoir vécu un seul instant sans elle. Même avant, lorsque sa planète était peuplée par d'autres habitants, elle se souvenait avoir attendu chaque nuit avec impatience pour l'apercevoir, et lui glisser quelques mots. Elle savait que la petite étoile avait été là, à la regarder grandir, chaque jour qui passait.

Bizarrement, elle ne se rappelait que trop peu du temps où sa planète avait été habitée par d'autres qu'elle. Avait-elle eu des amis ? Se confiait-elle à d'autres habitants ? Ou partageait-elle seulement des bons moments avec les autres habitants ? Elle n'en savait rien. Elle se rappelait seulement qu'à cette époque, les rires fusaient de chaque coin de cette petite planète et qu'elle se sentait moins seule. Pourtant, malgré ces autres habitants qui l'entouraient, elle avait pris peu à peu l'habitude, en grandissant, de se mettre à sa fenêtre et d'observer le ciel infini. Cette immensité sombre la faisait rêver, lui donnait des envies d'aventures, de fuite, de découvertes, loin de sa planète. Et puis, elle avait rencontré son étoile. Elle ne se souvenait pas très bien de ce qui avait rendu la petite étoile si précieuse à ses yeux. Peut-être parce que, rapidement, l'étoile avait éclipsé toutes les autres étoiles. Elle était plus brillante, plus lumineuse et sa douce lueur se propageait dans l'immensité du ciel comme un phare en pleine mer. Et puis, surtout, la petite habitante avait cette impression étrange qu'elle était reliée à elle par un fil invisible. C'était comme si l'étoile, du haut de sa galaxie, l'observait.

Et plus le temps passait, et plus les étoiles disparaissaient, jusqu'à qu'il ne reste qu'elle. Ou peut-être bien que la petite habitante ne voulait plus voir qu'elle. Elle avait alors pris l'habitude de s'ouvrir à elle et chaque soir de lui raconter sa journée.

Puis, le temps avait passé et elle avait grandi. Mais, jamais, elle n'avait abandonné son étoile, continuant au contraire d'entretenir ce lien si précieux qu'elle ressentait entre elles. Et petit à petit, tandis que l'étoile devenait essentielle à sa vie, sa planète s'était vidée, jusqu'à qu'il n'y ait plus qu'elle. Elle n'avait pu expliquer cette désertification soudaine et à vrai dire, elle n'en avait que faire. Car son étoile était toujours là, aussi brillante, aussi fidèle qu'au premier jour. Elle continuait de l'écouter chaque soir, de lui prodiguer parfois quelques conseils lorsqu'elle sentait le cœur de sa jeune protégée bien trop lourd de ses angoisses.