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LA NUIT

Tiffany, Heartbreak hotel.

J'ai laissé K dans la salle de classe pour retourner dans le local de l'homme de maintenance. J'avais besoin d'aller aux toilettes, les boissons de la soirée de Marguerite ayant trouvé leur chemin vers ma vessie, et j'avais complètement oublié de prendre les clés du bâtiment dans la salle. Je savais qu'elles étaient situées dans un tiroir juste à côté de la porte d'entrée. Le tiroir n'ayant pas été utilisé depuis quelques mois, celui-ci a émis un grincement que K aurait détesté entendre.

J'ai fait un rapide aller aux toilettes avant de revenir chercher K.

Elle était maintenant assise au milieu de la salle et il m'a fallu quelques secondes de réflexion avant de m'apercevoir qu'elle était bel et bien à ma place. Je n'ai pas fait de commentaire dessus mais je n'ai pas pu cacher le sourire en coin qui s'était affiché sur mon visage. Elle ne m'avait pas encore remarqué et était tournée à 45° vers la fenêtre.

J'ai levé le trousseau de clés en l'air et l'ai agité pour que K se retourne. Celle-ci a dévoilé son visage, la bouche entrouverte, un peu étonnée de me voir là. Elle avait les bras croisés sur la table, comme si elle cachait quelque chose.

« Je crois que ceci nous sera utile.

K a froncé les sourcils pour voir ce qui était attaché à l'anneau autour de mon index. Puis, elle a souri avant de désapprouver de la tête.

- Cleptomane. a-t-elle faussement réprimandé.

- Allez viens Katrina. ai-je dit ironiquement, ce qui lui a valu d'ouvrir la bouche encore plus grand.

- Katrina ? s'est-elle exclamée. J'ai une tête à m'appeler Katrina ?

- Ecoute, je ne connais pas beaucoup de prénoms en K donc tu vas te contenter de celui-là pour l'instant.

Elle a soupiré en souriant.

- C'est bon j'arrive, tu peux partir devant.

J'ai levé les sourcils, peu convaincu de sa réponse.

- Tu vas te perdre si je fais ça.

- Si ça se trouve je suis aussi dans cette école et tu ne m'as juste jamais vue.

Sur le coup, ma bouche est restée fermée. J'étais prêt à rétorquer mais j'ai dû considérer cette folle idée pendant une fraction de seconde. K, parmi mes rangs ? Non, je l'aurais remarquée. C'est une fille que l'on remarque. Elle avait de l'assurance, du charisme, avait un rire qui ne passait pas inaperçu dans les couloirs. J'étais sûr que si elle était dans ce lycée, elle aurait eu pas mal d'amis. C'était le genre de fille qui se faisait interpeller à plusieurs reprises dans les couloirs et qui dérobait des sourires à tout le monde.

J'ai finalement rigolé à sa réplique.

- Pas possible, je t'aurais remarquée.

Cette fois-ci, c'est elle qui n'était pas convaincue de ma réponse.

- Allez, cesse de plaisanter Antoine.

J'ai entrouvert la bouche, posant ma main sur mon torse, comme si j'étais profondément choqué. K me tirait la langue, me faisant comprendre que je l'avais bien cherchée.

- Ok, je te préviens, tu vas te perdre.

J'ai fait quelques pas en arrière avant de tourner les talons. Je me suis dirigé vers la fin du couloir, là où se trouvait les escaliers qui menaient vers le toit. Au départ, j'avançais avec une allure normale, mais K n'était toujours pas sortie de la salle et je n'avais pas envie qu'elle se perde vraiment, alors j'ai ralenti l'allure, avec tout de même le stress qu'elle ne sorte pas à temps.

Le Papillon de MinuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant