Les lampadaires

C H L O E

Elle s'écroula lentement. Son bras s'abaissa , puis tout son corps tomba sur le plancher. Chloé plaqua ses mains sur sa bouche peinte en rose pâle. Plusieurs filles s'empressèrent de photographier la jeune fille évanouie. Soudain , Sulivan bondit de sa chaise branlante et se précipita sur Lou .
- Lou ! cria-t-il, mais putain , aidez-moi !
Il enlaçait son corps, ses larmes salées venant perler dans les cheveux d'or de Lou . Il plaqua ses lèvres sur les siennes. Elle était inconsciente, mais elle lui appartenait.
- Monsieur Gwed ! tonna le professeur, sortez immédiatement ! Chez la proviseure ! Mademoiselle Gazet, vous l'accompagnez !
- Et Lou , on en fait quoi ? demanda timidement une fille
- Mais bon sang de bonsoir, ces jeunes ! Voyons que quelqu'un l'emmène à l'infirmerie !

Tu as sombré au même instant qu'elle.

*. .*

Elle partit avec Sulivan dans le couloir.
Il la regarda , une moue coupable gravée sur son visage.
- Alors, c'est officiel ? attaqua Chloé
- Chloé... J'aurais pas dû t'embrasser, c'était une très mauvaise idée.
- Merci, j'avais compris, coupa-t-elle
Elle remarqua soudain que les yeux de Sulivan scintillait.
- Tu pleures ?
- J'ai peur qu'elle meurt .
- ...
- Tu sais, Chloé, je t'aime bien.
Un sourire s'esquissa sur ses lèvres masquées . Elle lui tendit le bras :
- Trêve ?
- Trêve, acquiesça Sulivan
Une question lui brûlait la langue. Mais c'était trop tôt. Trop tôt . Il n'était jamais trop tôt, jamais trop tard. Ces mots n'étaient  que des regrets planifiés , éclipsant le bonheur. Mais elle n'osait  pas. Elle avait peur de blesser son nouvel ami. Alors elle soupira. Les soupirs étaient des souffles de fumée blanche emplis de sentiments contradictoires qu'on envoyait dans les airs pour s'en débarrasser. Mais ils finissaient toujours par revenir.

                          Il l'aime. Et moi ?