PNL | La peste et le choléra

08.

J A N N A H

Tarik attends la suite de ma phrase. Il se détends un peu et a l'air d'oublier que je n'ai pas écouté son ordre. Je suis assise très proche de lui sur le canapé et je sens l'air me manquer. Mince qu'est-ce qui m'a prit ?

«— Jannah raconte wesh. »

Il pose sa main sur mon épaule. Je me tends et lentement, je sens ma gorge qui se serre. Comment raconter ça ?

Et si je lui montrai ? L'idée est alléchante mais je suis simplement tétanisée. J'aimerais avoir cette assurance et ce sex-appeal pour lui montrer les actions de mon rêve mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas moi. Ou plutôt c'est tout nouveau pour une petite du quartier comme moi.

«— Je vais te montrer comment ça s'est passé. »

Et puis je me suis laissé emporter par mes envies. Je ne réfléchis plus à ce moment-là et me contente de mimer soigneusement mon rêve/fantasme.

Pourtant mes bras tremblent, je le sens. Je me lève de ma place et me place à califourchon sur Tarik qui ne bouge pas et qui regarde. Ou plutôt qui contemple. Ses yeux sombres brillent d'une lueur inconnue quand il me regarde s'asseoir sur lui. Et sa m'encourage à continuer. 

Je prends ses mains et les place sous mon haut. Il se laisse faire. En fait, il a l'air autant dépourvu de capacité de penser que moi.

Je colle ma bouche à son oreille et lui murmure impérieusement :

«— Remonte tes mains. »

Il obéit et doucement, presque maladroitement, les mains immenses de Tarik parcourt mon ventre, mes côtes, et arrive à la naissance de mes seins. Je me surprends à gémir son prénom, exactement comme dans mon rêve.

«— Tarik... »

Il grogne quand je le supplie et remonte ses hanches vers moi. Mais d'un coup, la magie s'envole. Comme si la réalité reprenait le dessus.

Tarik ôte ses mains de ma peau chaude, brusquement. Il mets ses mains sur mes hanches généreuses et me regarde droit dans les yeux. Merde. Mon manque de confiance remonte à la surface et je voudrais juste me terrer à 20 000 lieux sous terre. Mon Dieu mais qu'est-ce que j'ai fais ?

«— Jannah lève toi. »

Des frissons de terreur me parcourt l'échine. Il est devenu si froid. Pourtant ses yeux ont quitté les miens et ils se baladent librement sur mon corps offert à lui.

J'avais envie de lui. Autant que dans mon rêve. Une première pour moi.

Je me lève doucement et m'affale sur le canapé. Il se lève, je l'entends insulter dans sa barbe et il s'en va. Comme ça. Je me sens conne et ridicule. Pour quoi il va me prendre maintenant ? J'ai tout gâché.

J'ai envie de pleurer. Qu'est-ce que je suis conne ! Notre relation ne sera jamais plus comme avant... il doit se dire que je suis une vraie tordue, vu notre relation censée être fraternelle.

Je débarrasse la table et me dit que j'ai vraiment fais une grosse boulette.

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