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Sandor Clegane - L'oiseau des îles

Les sons familiers de la porte que l'on ouvre et referme ensuite, suivi du froissement des soieries d'une robe que l'on pose sur la commode t'éveillèrent comme à ton habitudes. Ce furent tes yeux; encore brûlants après les larmes que tu avais versées jusqu'à t'endormir la nuit dernière; qui te rappelèrent qu'aujourd'hui était tout sauf un jour habituel.

Aussitôt les braises de ta colère furent ranimées. Et bientôt cette colère se transforma en brasier. Comment avais-tu pu oublier cela? Même seulement pour la nuit? Comment oublier qu'aujourd'hui, toi, Y/N de Torth, tu deviendrais la femme du Limier. De Sandor Clegane. Comment oublier que ton père t'avais vendue à lui dans le simple but de se rapprocher des Lannister?

"Vous devez vous levez ma dame, dit gentillement ta suivante. Il serait impoli d'arriver en retard à vos...
-J'emmerde la politesse, la coupas-tu. Je les emmerde tous.
-Ma dame... soupira Meagan, ta suivante, en s'asseyant à coté de toi pour poser sa main sur la tienne. Ne soyez pas si... si boulversée.
-Je ne suis pas boulversée, répliquas-tu avec entêtement. Je suis en colère.
-Vous êtes en colère parceque vous êtes boulversée."

Elle marquait un point. Mais de là à admettre qu'elle avait raison...
Tu finis par te décider à te lever pour te diriger vers ton petit déjeuner, sans manquer de jeter un regard dédaigneux à la robe que tu allais devoir porter. En d'autres circonstances tu aurais été si heureuse que tu aurais laissé ton déjeuner pour l'essayer directement.

Mais voila. Cette robe n'était pas un cadeau, c'était ta robe de mariée, la robe du jour où tous hormis ta soeur et Maegan t'avaient déçue. Ton père en te vendant comme une simple jument, Clegane en acceptant l'offre de ton père alors qu'il savait à quel point l'idée du mariage te répugnait, et puis tout les autres vautours qui viendrait tourner autour de toi juste pour voir la chose.

La robe en elle même était magnifique. Toute en soie aux couleurs de ta familles, dentelles de Myr et broderies somptueuses. La voir sur toi, une fois que Meagan t'aie coiffée te fit regretter encore plus l'occasion pour laquelle tu devais la porter.

En relevant les yeux pour scruter ton visage dans le reflet du miroir, tu les vis une fois de plus. Les larmes. Les larmes de colère qui roulaient le long de tes joues et de ton coup depuis hier soir.

Délicatement, Meagan tourna ton visage vers elle et en essuya les larmes avec son pouce. Tu cherchas du réconfort dans son sourire chaleureux et plein de compassion. En vain.

"Ma dame cessez de pleurer, dit-elle de sa voix la plus douce et maternelle. Vous êtes magnifique aujourd'hui. Encore plus que d'habitude. Rien que pour ça vous devriez sourire. Oui... vous êtes si belles que cette seule pensée devrait suffir à vous consoler."

Tu hocha seulement la tête, incapable de prononcer le moindre mot en raison de la tristesse qui étreignait ta gorge et de l'étau de colère bouillant qui emprisonnait ta poitrine. Puis, après une grande inspiration, tu pris un air si naturel et souriant que seule la rougeur de tes yeux trahissait ta douleur.

Bientôt, un chemin de pétals s'étalait devant toi jusqu'à la fameuse estrade où ils t'attendaient. Lui et le septon. Sandor Clegane et le septon. Tu pris le bras que te proposait ton père, le si "honorable" Selwyn Torth, qui aujourd'hui vendait si "honorablement" sa fille à un homme.

Il te mena fièrement jusqu'au Limier. C'était la première fois que tu voyais Sandor Clegane porter autre chose que son armure. Il était élégant, il fallait l'avouer, dans son pourpoint noir, avec ce long manteau jonquille où étaient brodés les trois limiers grondant de la maison Clegane.

Un homme "honorable" que celui là aussi. Un séjour d'un mois du roi Joffrey sur l'Ile au Saphirs t'avait permi d'apprendre à connaitre le chien de garde du roi. Sandor t'avais directement intéressé car, hormis sa stature plus qu'imposante, la moitié calcinée de son visage et son air perpétuellement en colère, tu ne lui avais jamais rien trouvé d'effrayant. Et après t'être débrouillée pour apprendre à le connaitre, tu t'étais rendue compte que ces choses qui le rendaient si terrifiant n'étaient qu'une façade, qu'il était; contrairement à son frère; autre chose qu'un simple chien de garde seulement bon à tuer des gens.