Chapitre vingt-trois

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Hein ? H-hein ? PARDON ?

Est ce que je viens vraiment d'entendre ce que j'ai entendu ?

Cette phrase... Elle pourrait largement remporter le Prix Nobel de la phrase la plus intelligente de 2017.

Pardon. Bref, je disais...

"- Qu-qui euh quoi - comment... ? "

Plus ou moins. Impossible de faire une phrase correcte dans ce genre de situation. Quel genre de gars aurait répondu calmement ? Genre : " Ce serait avec plaisir, ma chère, que je vous croquerait les lèvres... " Argh. Beurk. Beurk. Ça suffit.

Lucy a l'air complètement stupéfaite de ce qu'elle vient de dire. Même si je le suis encore plus. Ses cheveux d'or en bataille et ses grands yeux chocolatés lui donnent l'air d'une biche prise dans les phares d'une voiture. Je crois que je ne l'avais jamais vue aussi vulnérable. Et aussi adorable.

"- O-ok. "

Je n'en reviens pas. Est ce que je viens vraiment de dire ok ? De dire oui à ça ? C'est trop bizarre. On est amis. Juste amis. Et pourtant... Pourquoi est ce que j'ai vraiment envie d'accepter ?

Sa panique s'estompe un peu lorsqu'elle s'approche, et rien que pour ça je me féliciterais d'avoir dit oui. Elle fixe mon visage quelques secondes, pour une fois sans sembler trouver ses mots, et je la laisse faire. J'en ai envie.

Je crois que je n'ai jamais autant réfléchi sur le sens de la vie en quelques secondes. Encore quelques mois et je me transformerais en philosophe. " Manger ou garder sa ligne... Telle est la question. " Ce genre de choses.

Ses yeux se ferment et elle clôt la petite distance qui nous séparait. Nos lèvres se brossent, et je reste assez longtemps figé avant de profiter de la sensation. C'est la première fois, non, la deuxième fois que j'embrasse quelqu'un. Et la première fois que je n'ai pas envie de recracher mon déjeuner dans l'instant, si vous préférez.

Soudain, la porte grince et nous faisons tout les deux un bond de deux mètres. Qu'est ce que... ?

"- Happy ! J'ai failli avoir une crise cardiaque ! ", m'écriais-je au chat qui nous fixe étrangement depuis le pas de la porte.

Le petit animal s'enfuit d'un bond en nous laissant seuls à nouveau. Sauf que maintenant, alors que l'ambiance a disparu, on se regarde bêtement sans rien dire.

J'essaie de calmer mon cœur qui bat à une vitesse effrayante, à bout de souffle. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon, et encore... Je serais plus en forme que ça.

Me rendant vite compte que Lucy est émotionnellement instable, je me lève.

"- Je... Hum, je crois que je vais te laisser dormir. Je prend le canapé lit, tu n'as qu'à prendre mon lit.
- Mais...
- Bonne nuit, Lucy. ", glissais-je avant de refermer la porte.

OH BON DIEU. Je viens de l'embrasser. Comme ça. Lucy. Et je n'ai pas envie de vomir. Ça devait juste être à cause de Sting, ça, même si je m'en doutais un peu.

On était pleins d'hormone et dans des conditions idéales. Je n'ai pas à m'en vouloir... Même si j'aurais pu dire non et tout aurait été réglé, je crois.

Je me penche contre le mur et y pose mon front. Je suis un crétin, je suis tellement crétin !

"- Putain de merde, je crois que j'ai gâché notre amitié. "

Elle devait dire ça pour blaguer, et moi je l'ai pris sérieusement ! Maintenant, on va devenir un de ces couples ridicules qui restent à distance en se disant " Oh mon dieu il/elle me manque, mais j'ai tellement honte ! ", sauf que Lucy se dira plutôt : " Oh mon dieu qu'est ce qu'il est idiot, il m'a volé mon premier baiser ! "

Les vents de Natsu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant