Les vents de Natsu

Chapitre vingt-cinq

Qu'est ce qu'elle fait ? Je ne comprends pas. Elle est en train de s'enfuir sans raison. Je me suis transformé en monstre pendant mon sommeil ou quoi ?

"- Lucy ! ", criais-je avant de la suivre.

Sauf que je me prends la porte à moitié refermée en pleine tête. Vous vous êtes déjà empalés sur une porte ? Ça fait mal. J'ai eu l'impression d'être scindé en deux.

"- Aouch. "

Je m'écroule au sol. Si ça se trouve je vais mourir ici, seul...

Non ! Je dois retrouver Lucy d'abord. Je mourrais après. Je me relève et ignore le gros bleu qui se forme lentement sur mon front, continuant ma poursuite.

Mais en sortant de la maison, elle a complètement disparu.

"- Par ou est elle partie ? "

Est ce qu'elle est rentrée chez elle ? C'est à voir, elle se disputait avec sa mère... Chez une amie ? Non plus, elle a dit que j'étais son seul ami... Argh ! Ou est ce qu'elle a bien pu aller ?

Je sors mon téléphone et lance une recherche rapide avec les mots clés : "fille, enfuie, maison", et les résultats qui s'affichent me font frissonner d'effroi. D'abord, différentes images de meurtres et de policiers, et ensuite...

"Meurtre dans une maison de retraite : une femme tuée, le suspect en fuite".*

*Vous pouvez vérifier, on tombe vraiment sur ça.

Omg ! C'est ca qui va lui arriver ? IL FAUT ABSOLUMENT QUE JE LA RETROUVE ET QUE JE L'EMPÊCHE D'ALLER DANS CETTE PUTAIN DE MAISON DE RETRAITE !!

"- Lucyyyy ! "

Je cours à toutes blindes dans la rue et me rends directement vers la maison de retraite de la ville. Elle est gérée par Warrod, l'un des fondateurs de la ville. Autant dire qu'il est très, très vieux.

"- Warrod ! ", hurlais-je en arrivant en dérapage controlé, les baskets crissant sur le sol. " Elle est où, Lucy ?!
- Qui ça ? ", demande-il.
"- Lucy ! Elle est blonde, elle a de très gros seins et...
- Oh, je vois. Tu cherche une jolie fille ? La maison est équipée de bains mixtes qui te permettrons...
- Je m'en fous de voir des vieilles à poil ! Je cherche Lucy ! "

Il n'a pas l'air de se rendre compte de la situation. Elle pourrait être tuée d'une minute à l'autre par un psychopathe sans âme.

"- Est ce que tu l'as vue ?
- Oui ! ", répond-il en souriant. " Même si... "

Je le presse à continuer, mort d'inquiétude.

"- C'est une blague ", rit-il. " En fait personne n'est venu ici depuis ce matin. Je me sens seul. "

La déception totale sur mon visage doit le faire rire parce qu'il ajoute :

"- Non, je rigolais !
- Vraiment ?
- Oui, quelqu'un est venu ici aujourd'hui... "

Il prend un air mystérieux.

"- Qui ça ?
- ... "

Il reste silencieux, la mine grave.

"- Qui ca ? ", répétais-je.
"- ... Toi ! ", finit-il par dire avant d'exploser de rire.
"- JE VAIS TE TUER, FACE DE BROCOLI ! "

Je lève le poing avant de me mordre la lèvre. Non. Priorité à Lucy. Lentement, je rabaisse mon bras et retourne à mes réflexions. Le mieux, c'est d'aller voir chez elle. Elle n'a pas beaucoup d'autres endroits où aller.

Après avoir salué cet imbécile d'ancêtre en coup de vent, je repars dans la direction de son habitation.

Sur le chemin, je me mets à me demander pourquoi elle est partie. Peut être avait-elle besoin d'être seule ? Mais ça n'avait pas de sens. Pourquoi aurait elle eu besoin de s'isoler ?