Chapitre 2 : Retour aux sources

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Si on m'avait dit que je remettrais les pieds si tôt dans ce pays, mon pays, j'aurai rit au nez de celui qui me l'aurait prédit. Sauf qu'il y a quatre mois, la vie en a décidé autrement. Cette garce a fait le choix pour moi, pour elle aussi. Ma mère, celle qui m'a donné la vie, la seule femme à me comprendre. La maladie s'est abattue si vite sur elle que je n'ai pas eu le temps d'assimiler le fait qu'elle était mourante, qu'elle nous avait quitté.

Nous sortons à peine de l'avion et déjà tous les touristes s'agglutine pour sortir le plus vite possible et profiter au maximum de leur voyage de rêve. Tu parles, la vie ici n'a rien d'un paradis. Les cubains ne sont pas malheureux, loin de là, mais ce n'est pas Byzance non plus. Je longe la file d'attente et me dirige vers le bureau réservé au ressortissant du territoire. Un des avantages à avoir un double passeport. Je passe devant le contrôleur de l'immigration. Ce dernier prend à peine le temps de regarder mon visa alors que pour tous les autres, c'est vérification, photos et tout le toutim.

J'attends que le tapis roulant se mettent en route en consultant mes mails. J'ai un message du notaire qui m'indique que tout est réglé et que le solde de la succession devrait m'être versé d'ici peu. La belle jambe, à choisir j'aurais préféré l'avoir près de moi. Au lieu de ça, je me retrouve seul ici à exécuter ses dernières volontés : disperser ses cendres dans quatre endroits. Pour ça je dois aller près de la Mer Caraïbe, de l'Océan Atlantique, dans le petit village de son enfance proche de Trinidad et dans la plantation de Tabac où elle a rencontré mon père.

Quatre étape, quatre temps avant de lui dire au revoir à jamais. J'inspire profondément. C'est plus difficile que ce que je pensais de me retrouver ici. J'ai de bons souvenirs ici, mais celui d'elle en vie m'oppresse.

Une fois ma valise récupérée, je sors du hall et me précipite dehors. Je passe quelques nuits à la Havane chez mon oncle avant de prendre la route. J'inspire profondément cette odeur typique, celle d'humidité et de chaleur. Je suis chez moi. J'allume une cigarette tandis que j'entends bougonner à côté de moi.

Je tourne la tête et mon regard tombe sur une jolie blonde, en nage.

— Un problème ? demandé-je

— Non ! S'écrit-elle. Enfin si. Je n'ai pas de portable, la cabine téléphonique ne fonctionne pas, et elle aurait dû me prévenir que c'était si... humide ici ! Râle-t-elle en tirant sur le tissu qui lui colle à la peau.

Il faut être habitué aux pays tropicaux ou vivre ici pour ne pas être en nage dès les portes du terminal passé. La plupart des touristes finissent comme elle, trempée et sueurs. La chaleur et l'humidité ne sont pas les meilleurs amis des occidentaux.

— Les cabines téléphonique fonctionne en pesos, c'est pour ça que vous n'avez pas réussi à la faire fonctionner.

— Merveilleux ! Vraiment, merveilleux ! S'exclame-t-elle en se laissant tomber sur sa valise. Mais quelle conne je suis, j'aurais mieux fait de rester à Paris...

A l'Heure CubaineWhere stories live. Discover now