Chapitre 3 : Un orage de chaleur

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Ce qu'il peut faire chaud ici. Il aurait dû me prévenir à l'agence que la température était si élevée dans ce pays. J'ai soif, j'ai besoin d'un grand verre d'eau bien fraîche. La lumière du soleil pénètre depuis quelques minutes dans la chambre. Je me lève et m'étire en dressant mes bras au-dessus de ma tête. Je suis tombée comme une masse hier soir mais le décalage horaires fait que je suis réveillé depuis quelques heures déjà.

J'enfile un short en coton et sort pour me diriger vers la cuisine. Une légère musique émane de la radio, s'accordant parfaitement avec l'air ambiant. Javier et son oncle son déjà dans la cuisine. Je m'appuie sur l'embrasure de la porte, observant la scène. La seconde d'après je reviens avec mon appareil à la main pour immortaliser cette atmosphère si particulière.

Dans le patio, Paolo boit son café en lisant le journal, tandis que Javier prépare le petit déjeuner en tapant sur les casseroles, une cuillère dans chaque main. Il fait quelques pas, en rythme. Je règle l'objectif et fige l'image. La luminosité de l'aube est parfaite et donne un résultat sublime. J'ajuste à nouveau la position quand il se retourne tout à coup.

— Vous faites quoi au juste ?

Je sursaute et baisse l'appareil, prise sur le fait. Si je n'avais pas aussi chaud, je suis presque sûre qu'il aurait vu mes joues rosir.

— Rien, je vais le ranger.

Je m'exécute et retourne dans la cuisine en prenant place à la table dehors, saluant Paolo dans un espagnol mal assuré. Javier revient avec un plateau chargé à raz-bord. Tout me fait envie mais, ce qui m'appelle le plus, c'est la salade de fruits et la tortilla qui a l'air délicieuse.

— Vous êtes journaliste ? demande-t-il en posant une bouteille d'eau devant moi.

— Photographe. D'ordinaire je photographie les gens, les mariages, ces choses-là. Mais j'en ai eu assez...

Paolo demande quelque chose à Javier, à laquelle il répond d'un ton plus que catégorique. Je sais ce qu'ils font. Ils parlent en espagnol pour ne pas que je comprenne. Mais je ne suis pas dupe, je sais qu'ils parlent de moi.

— Qu'est ce qui se passe ?

— Rien !

— Javier ! Tonne l'oncle sèchement.

Ce dernier soupire et quitte la table précipitamment.

— J'ai fait quelque chose de mal ?

— Non pas du tout. Profite du petit déjeuner, c'est le repas le plus agréable de la journée car c'est celui où il fait le moins chaud.

— Ne m'en parlez pas, je me suis réveiller en nage ce matin.

— Bienvenue à Cuba, chantonne-t-il en souriant.

Je mange avec appétit, profitant de la nourriture extraordinaire qu'on m'a préparée. Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon premier repas dans ce pays. La tortilla est délicieuse et les fruits exceptionnels. Je sais que ça va me tomber directement sur les hanches, mais peu importe, j'ai envie de me faire plaisir et de vivre à fond cette expérience.

A l'Heure CubaineWhere stories live. Discover now