Il y a des jours comme ça, où l'on se demande pourquoi on est sorti du lit. C'est exactement le type de journée que je traverse en ce moment. Pourquoi ? Car j'ai comme l'impression que toutes les merdes possibles s'enchaînent autour de moi, comme dans un océan de galère monumentale.
Le paysage rural défile à toute allure, je ne sais pas où il m'emmène et ne cache pas mon inquiétude naissante, trahie d'elle-même au son de ma voix :
- Monsieur ?
Pas de réponse. Il est à 160 km/h. Ce jour risque bien d'être mon dernier. Sincèrement, je n'aurais pas dû me lever ce matin. Je tâche de calmer le fou du volant assis à côté de moi :
- Vous êtes énervé, ne vous préoccupez pas de mes propos, j'ai été trop loin. (toujours aucunes réactions, on va continuer, on ne sait jamais) Je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Ne faites pas cas, vous allez vite vous y habituer, enfin si vous ne me tuer pas avant en roulant à cette vitesse. Ralentissez, s'il vous plaît.
Oui je suis en train de le supplier, mais en vain.
- Pourquoi ? Tu n'aimes pas le danger maintenant ?
Ok, là il est très très en colère. J'essaie de le calmer comme je peux, en parlant le plus calmement possible.
- Pas quand cela nuit à autrui, Monsieur le Commissaire.
- Tu aurais pu la tuée pourtant.
- Son arme était pointée au sol.
Sa voix est glaciale, la mienne commence à l'être, on se répond du tac au tac. Il ralentit un peu.
- Tu aurais pu te tuer.
- Oui, j'y ai pensé, après m'être ruée dans la gueule du loup.
C'est une tentative d'humour réussie, il se décrispe un peu et ralenti. Son regard reprend doucement une lueur plus vivante.
- Tu es insupportable.
- Et encore, je ne vous ai pas enfermé dans une cellule !
Je ris, et il me semble que mon rire est communicateur. Allons de l'avant.
- Le premier jour a été un peu fatigant. Tu devrais te concentrer sur tes qualifications et non les miennes, OK ?
- Déjà, roulez à 130km/h et après, on en reparle !
Mon ton est léger, j'essaie d'être la plus souriante possible. Il faut détendre l'atmosphère. Il tourne alors son visage vers moi un instant, je lui fais un grand sourire, celui qui veux dire : Je suis une emmerdeuse mais vous m'apprécierez un jour ! Ou peut-être pas.
Il diminue enfin sa vitesse à une allure raisonnable.
- Tu es arrogante.
- C'est une de mes plus grandes qualités.
Il a un ton de moins en moins froid, je crois que finalement, il ne me déteste pas trop, enfin pour l'instant.
Le commissaire reprend son sérieux :
- Tu vas m'aider pour interroger un gars, le but est de le déstabiliser. Je pense que tu y arriveras. Tu connais le langage des gestes il me semble.
- Qui vous dit que je sais faire ça, monsieur le Commissaire ?
Il sourit sans prendre le temps de me répondre, ce qui me vexe un peu d'ailleurs. Qui aime parler dans le vide, franchement !

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La Traque
FantasyLola, jeune stagiaire dans un commissariat, va se retrouver mêlée à une étrange affaire, la concernant de près. Va-t-elle pouvoir faire confiance à ses amis les plus proches où sont-ils de mèche avec ce "L", une étrange personne recherché par la pol...