Note : Cette nouvelle est faite pour être lue du début jusqu'à sa fin. J'insiste.
Elle se tenait là, juste devant moi, simplement assise sur une chaise parmi la foule bruyante qui se livrait à des commentaires incessants.
Une longue robe noire, brillante par certains côtés, tombait jusqu'à ses jambes chaussées d'escarpins à talons hauts. Ses bras enveloppés de la manche voilée de la robe reposaient sur ses cuisses. Ils se terminaient par de sublimes mains vernies et dotées de bagues dorées qui gardaient jalousement un sac de cuir, noir lui aussi. Son visage était à l'image de son corps : magnifique. Il était auréolé de cheveux châtains clairs qui ondulaient légèrement. Son regard fixait un point invisible, imaginaire, au loin. Ses yeux reflétaient maquillés reflétaient une certaine mélancolie, une tristesse même. Ou plutôt de l'ennui... Impossible de déchiffrer ses véritables émotions, ses pensées demeuraient énigmatiques.
On pouvait croire qu'elle attendait quelqu'un. Cependant, la solitude semblait être sa seule compagne. Étonnant pour une femme de sa splendeur. Alors que je la dévisageais, je sentis mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Si belle, si proche, si inaccessible... Cette femme commençait, pour je ne sais quelle raison, à m'obséder. Je résolus de lui parler. Je fis un pas, timidement, puis un second. Lentement, je m'approchai d'elle. Parvenu face à elle, je tentai de capter son attention. Peine perdue, elle ne daigna pas même tourner la tête.
— Bonjour ! lançai-je timidement.
Rien, aucune réaction. C'est à peine si elle respira.
— Bonjour, répétai-je un peu plus fermement.
C'est alors qu'un homme vint me parler.
— Vous savez Monsieur, ne vous entêtez pas à entamer la conversation avec cette femme, me dit-il avec une nuance dans la voix que je jugeai ironique, pour tout vous dire, je suis conservateur dans un musée. Il n'y a pas si longtemps, elle s'y trouvait.
C'est alors que je remarquai le cadre finement ouvragé autour de cette personne envoûtante et une petite signature non loin des pieds du banc.
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Vieilles nouvelles
Proză scurtăDe sombres récits refont surface, après avoir dormi durant des millénaires... Ils n'attendent qu'une chose : sortir, s'échapper, s'évader pour retrouver leur liberté déchue. Courez, volez, allez à leur rencontre... Si vous osez. Dans ce recueil, se...