2) Sur l'échelle de ma vie, je n'irais pas plus loin que 10 (ans)

53 24 9
                                    

Mes parents ne viennent plus me voir ou du moins rarement. Je crois qu'ils essayent de m'oublier. Par ce que me voir leur apporte un lot de malheur qu'ils ne préfèrent pas avoir.

Je les trouve égoïste de m'abandonner au moment où j'ai le plus besoin d'eux à cause de tout ses lourds traitements que je dois suivre. Mais ils ne viennent plus et je me sens si seule. Est ce moi qui suis égoïste de réclamer leur présence ?

Les autres filles ont peur de moi, elles m'appellent le monstre à cause des tubes qui me permettent de vivre encore un peu. Il faut aussi que je pense à respirer sinon j'oublie. Dès que j'inspire ou j'expire, ma gorge produit un sorte de râle dont je me passerais bien et dès que je parle, ma voix émet un sifflement horrible. Du coup, je préfère ne plus rien dire.

Et je suis condamné à vivre mon dernier mois dans cette hopital. Ma chambre sera le seul témoin de ma pitoyable mort. Sympa comme lieu pour une fin de vie. J'imagine qu'hormis mes parents, s'ils ne m'oublient pas, personne ne se souviendras de mon existence.

Je ne serais plus rien. Juste l'enfant muette dont Monsieur Temps aura balayé comme une poussière son souvenir et dont Madame Mort sera venu chercher. Une bien triste mort pour une bien triste vie.

Eve ou l'histoire de ma mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant