LA RENCONTRE

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"IL Y A 2 TYPES DE RENCONTRE, CELLE QUI VOUS AMÉLIORE LA VIE, ET CELLE QUI VOUS LA COMPLIQUE..."
J.G

PDV HARRY

-La terre, la terre !!!

S'écria un de mes frères d'arme.

En effet, je la voyait, après des mois de navigation, et de multiples péripéties, nous arrivâmes enfin à bon port, il était temps de jeter l'encre.

Ça y est, j'allais revoir mon père, celui que je n'avais plus revu depuis plus de 10 ans...

Tout d'un coup, je ressenti la fatigue de tout le voyage s'abattre sur moi, je fus pris d'un coup de chaleur, bientôt, je perdais l'équilibre,puis...trou noir.

Je me réveillais dans une salle éclairée par la lumière du jour.

J'avais été lavé, rasé et vêtu d'habits propres...

J'avais un mal de crâne insoutenable et ma vision était floutée mais déjà, je sentais une amélioration.

J'essayais de me redresser tant bien que mal...

-Non monsieur, ne faites pas ça, restez allonger !
C'était une voix de femme, une voix douce.

Elle était belle, que dis-je, c'était la plus magnifique créature qu'il me fut donné de voir.

Elle était de couleur...marron.
Elle était grande, élancée, elle avait de grands yeux clairs, son nez était fin pour une personne de sa race...elle était fine mais avait des formes.
Elle était tout le contraire de ce qu'on m'avait décrit sur l'espèce noire.
Elle était comme un ange tombé du ciel.

J'étais subjugué par sa beauté.

-Monsieur, monsieur...vous m'écoutez ?
Sa voix me ramena à la réalité, depuis 10 minutes je la regardais, je regardais ses lèvres pulpeuses et roses je regardais sa bouche remuer sans l'ecouter, je me servais de mes sens de la mauvaise manière, je le savais .

-Oui, pardon, veuillez m'excuser...

-Le docteur viendra vous examiner dans peu de temps...Vous êtes resté dans cet état pendant 2 jours et le médecin était en déplacement dans le nord du pays...

Elle n'avait pas d'accent, elle s'exprimait à la perfection, elle était éduquée.

-Merci...madame...

-Nana, appelez-moi Nana...

-Moi c'est Harry.

-D'accord Monsieur Grovenzky.
Me lança-t-elle avec un sourire forcé, voir hypocrite.

Ses dents étaient blanches et bien alignées, même forcé, son sourire était le plus beau que je n'avais jamais vu.

-Je suis officier, et dans une semaine, avec ma troupe, nous nous dirigeront vers le nord pour contrôler le peuple et les rebelles qui s'y trouvent.

-"Contrôler" vous dites ?
Répéta-t-elle en haussant ses sourcils.

-Oui, contrôler...

-Que voulez-vous dire par là ? Demanda-t-elle sèchement.

-Je...

- VOUS cher Monsieur, êtes un instrument de violence, ce qui se passe dans le nord est ignoble, et VOUS et les vôtres cher monsieur, agissez comme si vous faisiez acte de bonté alors que VOUS commenditez des choses immondes !!!
Elle me regardait avec mépris et s'était mise à crier...crier sur moi.

Il y eut un moment de silence...pesant.

Elle me regardait avec dureté et je ne détournait pas pour autant le regard.

Elle m'avait surpris, je décelais chez elle sa force, son caractère brave voir téméraire.

Elle n'avait aucune peur, aucune crainte.

Elle me détestais, moi et les miens.

Nous étions venus prendre possession de sa terre, alors elle nous haïssaient...

-Nana, dis-je calmement. Comment osez-vous vous adresser à moi de la sorte ? Savez-vous qui je suis ?

-Et vous monsieur Grovenzky, savez-vous qui je suis ?Me lança-t-elle posément avec une pointe de défie.
Je suis une pr...
Voulut elle reprendre avant de se faire couper la parole.

-Mon fils, mon fils !!!
C'était une voix que je n'avais plus entendu depuis une décennie, c'était la voix paternelle.

-Docteur Jonathan ? Dit-elle avec surprise.

Il se tenait là, devant moi, les larmes aux yeux, il avait changé depuis le temps.

Ses cheveux avaient tourné au gris.
Il avait vielli, et semblait épuisé, pourtant, il avait l'air comblé, heureux.

Je l'aimait, mais il était parti.

Il ne m'avait pas vu devenir un homme.

J'avais 12 ans et il était parti, il laissait derrière lui ma mère enceinte de ma petite soeur et moi, un jeune garçon encore faible.

En effet, en 1884, l'Allemagne avait colonisé le Togoland, 2 ans plus tard, il partait en tant que médecin en cette terre inconnu.

Je comprenais dès lors qu'il appartenait à une cause plus grande que lui, plus grande que nous.

Je comprenais que pour la première fois de son existence, il se sentait important, il se sentait appartenir à un peuple, son peuple, mais ; il nous avait abondonné.
Il était parti.

-Abba?...Abba!!! Mon père !!!
Que...que faites vous là ?...Je...je...ne m'attendais pas à vous voir maint...

Il s'approcha de moi et me serra fort dans ses bras, comme si...comme si il voulait se racheter, c'était sa manière de dire pardon, de s'excuser pour tout ce qu'il avait manqué.

J'étais touché, ému...Une larme coula sur ma joue.

De tous nos échanges épistolaires, il n'avait jamais formulé de mots d'excuses, et ça m'allait, je m'étais fait une raison.

Il dessera son étreinte et me fixais, je crois qu'il éprouvait de la fierté.

C'était tout ce que j'avais toujours souhaité, le rendre fier.

Au fond de moi, je l'avais déjà pardonné, je l'avais pardonné au moment où j'avais suivie ses pas et que j'avais, moi aussi, décidé de venir ici, en Afrique.

Il n'y avait plus de rancoeur de ma part mais, jamais, jamais je n'oublierai la peine qu'il avait causé à ma mère...Finalement, peut-être qu'il me restait une pointe de rancoeur...

-Alors, tu as une photo de ma fille ? Ma petite fille...
Il se mit à pleurer, c'était la première fois que je le voyais ainsi.

Il ne l'avais jamais vu, il était parti quand ma mère était à terme de sa grossesse.

-Oui abba, regarde dans la poche de ma veste. C'est une jeune femme maintenant, elle est belle et heureuse, elle ne fait que poser des questions sur toi...son père.

Il l'admirait, ses yeux pétillaient ; peut-être parce que c'était sa copie parfaite...physiquement évidemment.

Il se retourna bientôt vers moi.

-Et toi, cher fils, comment vas-tu ? Et ta fiancée ?...

Nous rattrapâmes le temps perdu, j'en avais même oublié la présence de Nana.

D'ailleurs, elle avait disparu depuis un moment, je pense qu'elle s'était retiré par respect pour nos retrouvailles familiale...

Ainsi, Harry avait fait 2 rencontres, une qui lui rapella son passé, et l'autre qui changera son avenir, mais ça, il ne le savait pas encore.

LEGACYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant