Im-passif

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J'ai souvent pensé que j'arrivais à saturation. Mais je continuais d'encaisser, de supporter, de subir. Aujourd'hui, maintenant, là, tout de suite, je n'ai jamais été aussi proche de voir le vase déborder. Je n'ai jamais eu cette sensation, celle-là. Celle qui me tend, me crispe, qui m'emplit toute entière, celle qui étreint le cœur, qui me le comprime, celle qui me fait mal.

Je n'avais jamais compris... Je m'étais toujours efforcé... J'avais toujours essayé... J'avais toujours cru. J'avais... je ne sais plus. Je ne sais plus. Je ne veux plus rien savoir. Je veux être moi. Sans contraintes. Sans complexes. Sans jugements. Sans peurs. Sans reproches. Sans... sans sentiments....?

Moi, ce que je suis. Ce que je ressens. Ce que je sens. Mon corps. Ma tête. Ma poitrine. Mon ventre. Mes cuisses. Mes mollets. Mes chevilles. Mes pieds. Mes bras. Mes poignets. Mes mains. Mes doigts. ... n'est-ce pas ridicule ? Ridicule de penser que tout cela n'est rien ! Rien du tout. Juste quelques molécules qui se sont dites : "On n'a rien à faire... et si on faisait l'Humain ?".
C'est triste. Tout ça c'est triste.
Moi, je n'en veux pas. Je voudrais quelque chose. Quelque chose. Quelque chose que je ne peux pas avoir. Et pourquoi ? Parce que je ne sais pas ce que c'est. Eh non... c'est dommage. Vous trouvez, vous, que c'est dommage ? Moi aussi. Je n'en peux plus. Alors,
j'arrête
maintenant.
Tout
simplement.

Dans l'antre de mon ÊtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant