Dérangé

Chapitre 18: "dire que ce type est mon frère"

Cela faisait déjà deux jours que j'étais enfermée dans ce vieux bâtiment miteux, ou peut être trois. Je n'avais pas bougé de mon matelas complètement moisi, Dylan ne me détachait jamais, sauf pour aller aux toilettes. Et encore, il me suivait de près, son flingue sous la main au cas où. Je n'avais pas prit de douche depuis mon arrivée ici et ça commençait vraiment à sentir le fennec. Sans compter le cadavre en décomposition de la fille qu'il avait tué qui gisait toujours là, attaché sur sa chaise. Il ne l'avait pas dégagé par "flemme" comme il disait. Pour les repas, ce psychopathe me ramenait des sandwichs et me faisait manger comme une gosse. Je sais pas combien de temps il comptait me garder comme ça,  mais au moins il ne m'avait pas encore touchée et cela m'évitait de finir avec une autre côte fêlée ou cassée. Je me demandais ce que Jay et Castiel pouvaient bien faire en ce moment. Me chercher partout dans la ville? Aller voir la police? Aller voir les parents? Tout ça c'était à cause d'eux, mes parents. Dylan me faisait vivre un enfer pour les faire souffrir, mais il ne semblait pas avoir compris que ça ne les touchait pas ce qu'on pouvait faire à leurs enfants.

Aujourd'hui, mon tortionnaire était de sortie, sûrement pour faire le pleins de provisions, ou pour se trouver une nouvelle victime. Ou même les deux. L'ennuie commençait à me gagner, comme souvent,  et je fermai les yeux pour tenter de me reposer. C'était la seule chose que je pouvais faire. Le sommeil me prenait peu à peu lorsque la lourde porte métallique claqua contre le mur dans un bruit effroyable qui me fit sursauter. Dylan me regardait d'un air moqueur que je détestais plus que tout. Je lui lançai un regard noir en lui montrant mon majeur. Il s'approcha de moi à pas lents, visiblement énervé, ce qui avait le don de me faire flipper.

-Prends pas trop la confiance gamine. Me dit-il en approchant dangereusement son visage du miens, son souffle chaud frôlant ma peau.

-Gamine? T'as qu'un an de plus que moi à ce que je sache.

-Peut être, mais on pourrait croire qu'on a beaucoup plus d'écart.

-Roh la ferme...

-Je t'ai dit de faire gaffe, je pourrais très bien te tirer une balle dans le crâne dès maintenant. Ou bien te faire souffrir des heures avant de te laisser agoniser.

-Alors pourquoi tu le fais pas? Pourquoi tu me fais rien depuis que je suis là ? Tu m'as bien menacé de mort non? Lui répondis-je sur un ton provoquant en le regardant droit dans les yeux.

-Je préfère  attendre...

-Attendre quoi?

-D'avoir ton frère, et tes parents. Et de tout recommencer. Mais sans l'intervention de ces abrutis cette fois. Tu vois cette fille ? Il désigna le cadavre en putréfaction d'un mouvement de tête. C'est ma chère voisine qui a appelé les flics après m'avoir vu trainer vos corps jusque chez moi. Tu vois comment elle a fini? Alors imagines, toi, ce qui va t'arriver.

Je le regardai froidement, ne voulant pas tenter le diable en le provoquant encore plus. Son souffle s'était accéléré et intensifié. Il devait vraiment être sur les nerfs, et ce n'était sûrement pas notre petite conversation qui l'avait mis dans cet état. Il s'était redressé et me regardait en semblant réfléchir. On peut jamais savoir ce qui se passe dans la tête d'un taré comme lui. Dire que ce type est mon frère. 

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Ce soir, pour la première fois de toute ma captivité ici, Dylan me détacha et me fit sortir de cette maudite pièce, en restant bien sûr juste derrière moi. Il me fit traverser le grand bâtiment, puis entrer dans une autre salle. À mon grand étonnement, celle ci était assez joliment décorée, avec des meubles anciens restant tout de même assez poussiéreux. C'était sûrement ici qu'il vivait. Il me fit traverser ce qui ressemblait à un salon-salle à manger et on entra dans une nouvelle pièce, une salle de bain. Elle était assez petite. Le miroir au dessus du lavabo était fissuré et quelques petites morceaux de verre gisaient au sol. Il me désigna la vieille douche et se tourna dos à moi, croisant les bras sur son torse.

-Tu... Tu pourrais sortir?

-Je te fais déjà le plaisir de me retourner alors n'en demande pas trop.

-Woah, trop d'honneur.

Je poussai un léger soupire d'exaspération et commençai à me déshabiller en lui jetant de petits regards en coin pour vérifier qu'il ne matait pas. Je finis pas entrer dans la douche.

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[PDV de Dylan]

Je m'accoudai contre le mur en attendant que madame finisse. Elle chantonnait sous la douche, oubliant sûrement que je pouvais l'entendre. Je fermai les yeux en patientant lorsque j'entendis un bruit provenant de la porte métallique de l'entrée du bâtiment. Je rouvris immédiatement les yeux et me tournai rapidement vers la douche.

-Tu bouges pas je reviens.

-Einh? Mais...

-La ferme. Obéis sans faire d'histoires pour une fois!

Je sortis en l'entendant pousser un cri de frustration. Je me dirigeai vers la porte menant au hall du grand bâtiment, là où débouchait la lourde porte métallique et m'emparai au passage d'un grand couteau de cuisine que j'avais laissé sur la table. J'ouvris la porte doucement pour ne pas faire de bruit, mon arme serrée dans la paume de ma main, et jetai un œil par l'ouverture. Une ombre se tenait debout devant l'entrée, dos à moi. La personne finit par se retourner et me regarder, le peu de lumière de l'extérieur se reflétant dans ses yeux métalliques.

-Jay...