Chapitre 2.

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  « Le mauvais choix. »

Mon premier réveil dans ma nouvelle chambre me ravie plus que nécessaire. L'année passée, mon père m'avait refait mon domaine en faisant appel à un décorateur intérieur. Et il avait visé dans le mille. J'avais toujours adoré la grande baie vitrée sur le mur du fond. Mon nouveau lit était à la hauteur de la lumière qui s'en dégagée, à un petit mètre du sol. J'avais droit à une petite bibliothèque, un fauteuil, un bureau et même un petit balcon. Tout était cosy, dans les tons blanc et gris clair. Épurée comme je l'aimais.

Quelques secondes après avoir ouvert les yeux, j'aperçus ma porte s'ouvrir sur Sam, en caleçon, qui se jeta sur mon lit en soupirant. Les cheveux en bataille, la gueule en biais, il se glissa sous ma grosse couette et bailla longuement.

• J'ai eu un message de Josh ce matin.

• Il aurait pas un faible pour toi ce garçon ?

• J'en sais rien, mais je suis pas gay, tu te souviens ?

• C'est bon Sammy, l'amour à sens unique ça existe ! Bon, gémis-je en me levant, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?

• Rien du tout, la fac commence lundi prochain et on est seulement vendredi. Par contre, ce soir, on fait la fête.

• Génial ! On va sur Soho ou Mayfair ?

• Mayfair. Mais pas en boîte, on va chez quelqu'un.

J'acquiesçai, plus excitée que curieuse de savoir qui pouvait organiser une soirée chez lui dans un des quartiers les plus chic de la capitale.

• Dans ce cas je vais faire du shopping.

J'avais décidé d'être plus féminine cette année. Ou du moins, un peu plus sophistiquée. Mon problème, c'était que j'aimais beaucoup trop être à l'aise dans ce que je portais. J'étais souvent - voir tout le temps – en jean et basket. Lorsque je voyais les autres filles se balader avec leur fringue haute couture, je comprenais pourquoi j'avais gardé le même petit-ami pendant trois ans.

Donc pour ce soir, je serais une de ces filles qui font tourner les têtes. Plus facile à dire qu'à faire, j'avais un peu peur de ne pas savoir comment être féminine. Pour moi, s'habiller avait toujours été d'une simplicité maladive, alors maintenant que je me retrouvais du côté des tenues de soirée, j'étais perdue.

Je n'avais jamais vraiment eu d'amie fille qui aurait pu m'aider pendant une chasse au vêtement saisonnière. Je préférais largement la compagnie masculine, qui me faisait rire et qui ne me prenait pas la tête comme les filles. Du coup, vingt minutes après être arrivé sur Oxford Street, Josh arriva à ma rescousse.

• Tu sais que tu pourrais être carrément canon si tu mettais ce joli fessier en valeur ?

• Ouais, je sais pas, je suis pas trop du genre à mettre des trucs qui colle à la peau.

• Ma belle, tu ne vas pas faire la difficile et tu vas essayer ce que je te donne, entendu ?

• Entendu.

Mon enfer sur Terre. Pendant plus de trois heures, Josh m'emmena dans les plus grandes boutiques de l'avenue, saisissant tous les morceaux de tissus qu'il voyait pour me les donner en cabine. J'avais l'impression d'être dans un de ces clips de musique où la chanteuse plutôt ringarde se transformait en bombe sexuelle pour son bal de promo.

• T'es pas ringarde, tu te mets juste pas en valeur. Même avec un sac à patate tu serais canon Noa. Regarde celle-là. Je crois que c'est la bonne.

Après une dizaine de magasin, des centaines de robes, il m'en donnait une dernière. Priant pour que celle-ci me plaise autant qu'à lui. C'était une robe patineuse noir à imprimé blanc cachemire. Elle me dénudait les épaules et m'arrêtait à mi-cuisse. Je ne savais pas bien pourquoi, mais je me sentais parfaitement à l'aise dedans.

Un lien irrationnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant