Chapitre 7.

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« Vol »

En me réveillant, j'étais quelque peu désorientée. Le soleil qui filtrait au travers de la baie vitrée m'inondait le visage de part ses rayons multiples. J'avais dormi comme un bébé. Ce qui, à vrai dire, me posait problème.

Après dix minutes de réflexion, je me passais un coup d'eau sur le visage et sortais de la chambre, enivrée par une bonne odeur de nourriture. Dans la cuisine, Zayn s'était mis aux fourneaux, se mouvant devant les plaques de cuisson avec beaucoup d'entrain. Appuyée sur le chambranle de la porte, je le regardais, fascinée par ce changement radical de personnalité que je pouvais percevoir depuis que j'étais ici. Un jogging large tombait sur ses hanches nues et ses cheveux en bataille me prouvait que c'était sûrement le naturel du matin qui lui allait le mieux.

Le grincement du parquet le fit se retourner vivement vers moi, tant bien qu'il en lâcha sa poêle qui retomba sur le feu dans un bruit sourd.

•  Je ne voulais pas t'effrayer, pardon.

• J'appellerais plutôt ça de la surprise. Installe-toi, je ne savais pas ce que tu mangeais le matin alors j'ai fait un peu de tout.

Sur le bar qui séparait la cuisine du salon trônait des croissants, des pancakes et toutes sortes de choses salées dont je ne connaissais pas le nom. L'eau à la bouche, je pris place devant mon assiette vide, me demandant ce que j'allais bien pouvoir choisir parmi ces plats fournis.

• Café, thé, jus d'orange ?

• Café, s'il te plaît, fis-je en attrapant un pancake pour en mâchonner un morceau

Tout en versant le liquide noirâtre dans le mug qu'il avait posé devant moi, il m'observa, un sourire mi-confiant, mi-timide aux lèvres. De légère cernes lui bordaient les yeux et tous son corps semblait plutôt crispé. Son torse et ses bras tatoués réagirent d'autant plus lorsque je lui saisissais la main brutalement pour arrêter le flot de café qui débordait de la tasse.

La lumière du jour éclairait une seule partie de son visage, soutenant inconsciemment ma thèse sur sa double personnalité.

• Tu as bien dormi ?

• Comme un bébé. Et toi ?

• A vrai dire... je n'ai pas réussi à fermer l'œil.

Étonnée, je relevais un sourcil pour l'inciter à continuer, à me dire pourquoi n'avait-il pas pu tomber comme moi, dans un sommeil profond.

• Le... travail me trotte un peu dans la tête.

Il se retourna sur sa chaise, ouvrit un tiroir pour en sortir un paquet de cigarette neuf. D'ordinaire, je ne fumais le matin que lorsque j'avais un examen ou que j'avais passé une nuit très agitée. Mais lorsqu'il m'en tendit une, je ne pus refuser. Il posa un cendrier peint à la main entre nous et rapprocha la flamme de son briquet.

• Qui l'a décoré ?

• Ma petite sœur. Lorsqu'elle vient ici elle s'ennuie beaucoup parce qu'elle doit rester à l'intérieur. Elle s'occupe en peignant tous ce qu'il y a à peindre.

• C'est jolie, vous avez du talent dans la famille.

Un sourire incurva ses lèvres et ses dents droites montrèrent leur tête pour la première fois depuis que je le connaissais. Il était donc un de ces garçons très famille. Ce n'était pas plus mal.

• Tu as des frères et sœurs ?

• J'ai un frère. Mais tu sais, on est pas très famille, avouai-je un peu dépitée. La preuve, je suis ici depuis maintenant quelques mois et je n'ai pas vu une seule fois mon père.

Un lien irrationnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant