Chapitre 8

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« Angoisse »

Noa

Après deux semaines chez Zayn, j'avais pris mes habitudes dans son grand loft. Je savais où se trouver les choses et mes journées passaient successivement sans que rien ne se produise d'extrêmement excitant. Niall passait chaque matin pour m'apporter les cours de la fac et je les bossais du mieux que je le pouvais pour passer le temps que je commençais à trouver long. J'étais comme Raiponce du haut de sa tour de pierre. Je voulais voir le monde et surtout profiter de ma ville sans le pouvoir à cause du danger alentour. J'avais beau essayer de faire comprendre à Zayn que la vie était un risque en elle-même, il m'interdisait tout contact avec l'extérieur, craignant que ces stupides Hodge se cachent dans l'ombre d'une ruelle.

Valentina venait me rendre des visites de courtoisie et me raconter les ragots du clan tous les deux jours. Et puis elle me demandait les nouvelles du côté de sous les draps avec Zayn. Ce qui était tout à fait obsolète puisque depuis notre baiser plutôt langoureux, j'avais évité tout contact physique avec lui. Les sous-vêtements osés étaient toujours au fond du sac que Val m'avait apporté et je restais habillée de mes vieux jeans troués.

Harry me donnait des nouvelles de Sam par l'intermédiaire de Zayn. Il était quasiment remis et devait passer me voir dans peu de temps. J'avais hâte de retrouver mon meilleur ami. Il me manquait énormément.

Ma vie était devenue un véritable chaos en si peu de temps. Je commençais même à faire la cuisine pour tous le monde pour le dîner. Tous les soirs c'était un peu un grand regroupement de garçons qui mettaient les pieds sous la table sans jamais la mettre. J'étais devenue d'une docilité qui m'étonnait moi-même et c'était comme si mon caractère de dure à cuire s'était mis sur pause. Même Harry ne supportait plus mon silence.

• Miller, moi qui pensait que pour toi la beauté équivalait à une bouche close, je me rends compte que tu es d'un ennui mortel lorsque tu ne me balances pas mes quatre vérités à la figure.

Un simple sourire aux coins des lèvres, je ne répondais pas à ce qui d'ordinaire, m'aurait fait sortir de mes gonds. La sagesse incarnée, Liam lia ses deux poings d'une manière très solennelle et regarda profondément les pupilles noisettes de mon hôte.

• Zayn, je ne veux faire aucune commentaire sur ta manière de gérer tes affaires personnelles mais... Noa a besoin de vitamine D.

• Sauf que nous sommes en automne et à Londres, Liam.

Grand philosophe, Niall me regarda alors que j'essuyais le reste de vaisselle et continua sur la lancée de Liam.

• Une fleur a besoin d'eau Zayn, t'es au courant ? Si tu la laisses sans soleil et sans eau, elle fane d'une rapidité plutôt étonnante.

• Encore venue tout droit de la bouche de ta grand-mère ? Demanda Louis en gloussant

• C'est la copie du Dalai Lama, tu le sais, ajouta Harry

Perplexe, Zayn se leva pour se passer une main dans les cheveux. En me rejoignant dans la cuisine, il me regarda tristement et m'attrapa la main sans que je m'y attende.

• Noa, je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, tu comprends ?

• Je l'ai compris, oui.

• J'ai besoin de te savoir à l'abri. Mais te voir perdre toute ta vitalité ne me ravi pas. Alors... Si tu veux t'en aller, vas-y.

Les quatre garçons, à table, baissèrent la tête d'un mouvement simultané. Avais-je réellement envie de partir d'ici ?

Un lien irrationnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant