DE SANG ET D'ARGENT T4 Find out [Terminée]

21. Némésis

Nous y voilà : le dernier Némésis avant l'épilogue les filles ! Un PDV encore bien long, histoire de finir en apothéose, n'est-ce pas ? :P 
On se dit à très vite, il y aura, comme pour Jahyan et Shana, un post d'informations avant le grand final ! 
<3

Je n'avais jamais été le genre de personne à me mettre dans un coin et à attendre que les choses passent. Que le temps défile sans penser aux conséquences.

Il y avait toujours des conséquences. Toujours un prix à payer, pour quoi que ce soit. C'était comme ça que ça marchait, pour tout le monde, mortel ou immortel.

Humain ou lupin.

Pourtant ces derniers temps, je n'avais fait que ça. Oubliant qu'il y avait un monde à l'extérieur, oubliant qu'il y avait des gens. On ne comptait pas forcément sur moi, tout le monde ne s'inquiétait pas et quelque part, c'était mieux comme ça.

Jamais je n'avais été ainsi. Jamais je n'aurais cru que quelque chose me ferait encore plus mal de ne pas savoir qui j'étais.

Mais c'était le cas.

Ne pas savoir qui j'étais, quelque part, j'avais pu le gérer, même si petit à petit ça avait commencé à me bouffer. À me ronger de l'intérieur. J'aurais pu rester encore quelques décennies ainsi, même si au final, je n'étais pas sûre que j'en serais sortie indemne.

Mais ce qui me détruisait en ce moment et depuis plus d'un mois était bien plus vicieux. Bien plus nocif. Il n'était pas question d'étape.

Juste d'intolérable souffrance.

Et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à un vieux t-shirt affreux de Naël qui disait « Ne tombe pas amoureux. Tombe d'un pont. Ça fait moins mal ».

À l'époque j'en avais bien ri, mais aujourd'hui, je ne pouvais plus. Je ne pouvais pas.

J'aurais mille fois préféré tomber d'un pont en fait. Me briser quelques os, douiller pendant quelques jours, voire quelques semaines. Et puis passer à autre chose. Oublier, tout simplement.

J'avais cru en être capable. Avec Timothy derrière moi, j'avais réellement cru pouvoir avancer.

Et oublier Zoran. Ou du moins essayer de ne penser à lui qu'en tant qu'ami. Ne pas me repasser nos moments d'intimités.

Oublier que je lui avais dit que je l'aimais.

Oublier. Tout oublier. Comme le temps balaie des civilisations, j'avais cru que mon amour s'envolerait. Et qu'il ne resterait rien d'autre qu'un souvenir enfouit quelque part en moi.

Un souvenir dont je me souviendrais en souriant.

Un souvenir d'un amour que je pourrais raconter à quelqu'un plus tard pour lui dire que l'amour faisait mal, mais qu'à la fin, le temps effaçait tout.

C'était faux.

Le temps n'effaçait rien. Aucune blessure, aucune peur. Tout restait. Figé dans la roche. Figé dans votre âme.

Vous ne pouviez pas juste fermer les yeux et penser à tout ça en souriant. Tout était trop douloureux. Tout le serait toujours.

Et les souvenirs ne seraient pas un baume sur votre cœur.

Ils seraient un poison vicieux et insidieux. Qui coulerait à jamais dans vos veines. Rien ne vous sauvait jamais.

Parce que tout restait.