vendredi

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Hippolyte se réveilla assez tard dans la matinée, il n'avait pas réussit à dormir durant la nuit. Dès qu'il fut debout, il se sentit extrêmement vide. Il ne ressentait plus rien à part un grand vide qui était profond et semblait infini.

Le coeur lourd, il sortit de chez lui et se retrouva une dizaines de minutes plus tard; au petit café du centre commercial.

Il s'assit sur un fauteuil à côté du tableau qu'il avait vu il y a quelques jours.

« Bonjour, je vous apporte votre café dès que j'ai finit de nettoyer cette table » déclara le vieil homme qui dirigeait le café en s'adressant au jeune homme.

« Pas de problèmes, prenez votre temps. » répondit-il poliment.

Il ne prêta plus attention à l'homme et se concentra sur le tableau qui absorbait à présent toute son attention. Cela faisait plusieurs minutes qu'il était obnubilé par la toile quand, le patron du café arriva un café en main.

« Il est magnifique pas vrai ? » demanda le patron en se référant au tableau.

« Effectivement. » répondit le jeune homme en se retournant et prenant la tasse en main.

Le vieil homme sourit d'un sourire chaleureux et repartit préparer d'autres commandes pour de nouveaux clients qui venaient d'arriver.

Hippolyte sourit à son tour en regardant les initiales du peintre, c'était celles de son père.

Après avoir finit de boire son café, il se sentit toujours vide; tellement vide que ça en devenait perturbant. Il pensait que de se rendre à ce café où se trouvaient de nombreux heureux souvenirs, allait effacer ce terrible sentiment. Mais, rien n'avait changé.

Il paya, sortit du café et se rendit à son appartement. Il se sentit toujours horriblement seul et abattu. Il décida donc d'ouvrir une des bouteilles qu'il avait acheté le jour précédent. Peut-être qu'en buvant, ça allait passer. C'était ce qu'il pensait. Mais après une bouteille entière, c'était pareil. Cet atroce sentiment persistait.

Il changea d'habits, mangea un bout, regarda la télévision, lut un livre, essaya d'écrire, cria, cassa une assiette en céramique. Il avait presque tout essayé, mais ça ne partait pas.

Soudainement, il pensa à la mystérieuse jeune femme.

« Pourquoi je penses à elle dans un moment pareil. » se dit-il peiné.

Il réfléchit et finit par décider que peut-être si il lui parlait, peut-être bien que ce sentiment disparaîtrait. Ne savant rien sur elle, même pas son prénom; il se rendit au seul endroit où il l'avait auparavant croisée.

Arrivé au bar, il s'assit sur une chaise et attendit qu'elle se montre. Il attendit une bonne heure, mais elle n'était pas là. Il décida donc de partir.

Seulement, au moment où il allait partir; elle rentra dans la grande pièce. Il se rassit sur sa chaise et attendit qu'elle se joigne à lui. Une fois qu'elle l'eut fait, il prit la parole.

« Est-ce que je peux te parler ? » demanda-t-il bêtement.

« Bien sûr. » répondit-elle en hochant la tête.

Il commanda d'abord un verre, pour se donner un peu de courage. Il y avait des choses dont il n'était pas prêt à parler. Il le but et se lança.

« Je me sens vide. J'ai mal. Ici. » commença-t-il en montrant son coeur.

« Ils me manquent, atrocement. Ils sont tous partis alors que moi je suis ici et ça fait tellement mal. J'essaye d'oublier mais... Chaque jour je me sens de plus en plus seul. » continua-t-il après un silence.

Il reprit deux verres avant de continuer son récit. Elle le regarda et l'incita à continuer. 

« Et les autres m'ont pris tout ce qu'il me restait. Ils m'ont pris mon petit frère. Alors que je n'ai plus rien. »

« Ça fait si mal que j'ai l'impression que je vais mourir. » ajouta-t-il avant de s'écrouler sur la table.

Elle l'avait écouté attentivement, buvant chacune de ses paroles même si elle n'étaient pas toutes censées. Elle savait qu'il n'avait pas encore finit, il avait encore besoin d'en parler, de s'exprimer, d'évacuer tous ses douloureux sentiments. Mais elle savait aussi, qu'il ne pouvait pas le faire d'un seul coup. C'était trop pour lui, il avait déjà fait un énorme effort.

« Chaque chose en son temps » Se dit-elle en le regardant d'un air compatissant.

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